Le village traditionnel de Keur Massar a été, une fois de plus, le théâtre d’un événement à la fois douloureux et insolite. Unis depuis plus de vingt ans, Raymond Diédhiou et son épouse, Diariatou Bâ qui, contre toutes les oppositions à leur mariage, avaient tenu tête en liant leur destin, sont aujourd’hui, au centre des débats dans le village.
Peule et musulmane, la dame Djariatou Bâ qui a rencontré Raymond est tombé sous le charme de ce dernier. Mais, la religion et l’ethnie de l’homme vont être des raisons évoquées par la famille de la dame pour s’opposer à leur projet de mariage. De son côté aussi, le projet de Raymond ne fera pas l’unanimité dans la famille de l’homme. Mais, déterminés, ils finiront par lier le destin. Et, de cette union, naîtra un garçon âgé aujourd’hui de vingt ans. Malgré les obstacles, le couple tiendra tête et se battra dans l’unisson. «Contre toute attente, soutient une connaissance du couple, la famille de Raymond lui a conseillé de prendre une femme de son ethnie ». Cette dame qui viendra «pour pérenniser l’ethnie et la culture» se nomme Adama Diatta. « Depuis l’arrivée de cette dame dans le couple, mon père n’arrête pas de rendre la vie dure à mon père », soutient le fils. Pour Raymond, c’est sa femme qui aurait travaillé et remonté son fils contre lui.
De toutes les manières, majeur et employé dans une société, le fils, devenu financièrement indépendant, a décidé de ne plus accepter les coups que sa mère reçoit. « Pour cela, soutient notre source, il lui arrivait de s’interposer pour défendre sa mère ».
Après plusieurs heurts réglés à l’interne, ce 13 juin 2006, au moment où les amateurs sont scotchés devant le petit écran pour suivre le téléfilm Rubi, une histoire éclate entre les deux dames. « Ce jour, parti accompagner un visiteur, la dame Djariatou Bâ a été interceptée par sa coépouse. Cette dernière, plus forte que sa rivale, lui fera passer un sale quart d’heure ». Ne pouvant voir sa mère dans cette mauvaise passe, le fils viendra au secours de sa mère pour la dégager. Mais, au moment de la séparation, la dame Adama Diatta mordra la main de sa coépouse en emportant avec elle la pulpe d’un doigt. « Laissant sa victime baignant dans une mare de sang, Adama a quitté la maison pour disparaître », soutient notre source. « Blessée », Adama Diatta en a profité pour se rendre dans un district sanitaire afin de se procurer un certificat médical attestant une incapacité temporaire de travail de 21 jours. Selon le médecin, la dame aurait, suite aux coups reçus, avorté.
De son côté, évacuée à l’hôpital, un certificat médical attestant 30 jours d’incapacité temporaire de travail a été décerné à Djariatou Bâ. Saisis, les gendarmes de la brigade de Keur Massar se sont rendus sur les lieux pour constater. Après sa longue disparition, revenue chez elle, Adama Diatta a été cueillie et placée en garde-à-vue. Mais, le dossier médical qu’elle a présenté obligera les gendarmes à mettre sa coépouse aussi en garde-à-vue. Après la durée légale de leur séjour à la brigade de Keur Massar, elles ont été déférées au parquet pour coups et blessures volontaires et réciproques.
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