Attention, le jet d'immondices est un délit réprimé par la loi et qui peut vous envoyer au gnouf. Si vous n'êtes pas convaincus, allez demander à cette dame du nom de Bineta Traoré qui s'est retrouvée au frais après avoir couvert d'excréments sa coépouse. Une affaire qui rappelle, à bien des égards, ce qui est arrivé à l'ancien premier ministre Idrissa Seck dont les murs de son domicile avaient été badigeonnés avec des excréments de vache. Cette fois les faits ont eu lieu à la cité La Rochette située en face du camp militaire de Thiaroye. Dans cette cité vivent depuis quelques années un commerçant malien du nom de Mouhamed Coulibaly et son épouse Bineta Traoré également commerçante et originaire du même pays que son époux. Un couple qui a toujours vécu sans anicroches jusqu'au jour où l'époux décida de convoler en secondes noces avec une dame du nom d'Astou Boye moins âgée de quatre ans que la première. Depuis, la cohabitation dans la maison est devenue difficile entre le commerçant et ses deux épouses. Des rapports heurtés qui très souvent cèdent le pas à la bagarre. Ce fut le cas le 30 décembre dernier lorsqu'en l'absence de l'époux une violente bagarre éclata entre Bineta Traoré et Astou Boye. Cette dernière est revenue sur cette bagarre face aux enquêteurs de la gendarmerie de Thiaroye : « C'est depuis hier (29 décembre) que j'ai trouvé son comportement bizarre. Elle parlait seule et comme je ne comprends pas sa langue, je ne savais pas ce qu'elle voulait dire. Ce matin, elle a encore repris en me traitant de « tapette » en dialecte ouolof. Je n'ai pas réagi et cela l'a davantage énervée. Se sentant vexée, elle est entrée dans les toilettes où elle a mûri son plan. À sa sortie, elle m'a prise à la gorge et a tenté de me renverser sur une marmite remplie d'eau bouillante. N'y parvenant pas elle s'est emparée d'un pot où elle avait mis des excréments pour me le déverser sur tout le corps. Je me suis retrouvée couverte de selles ».
Dès qu'il a été alerté, l'époux, toute affaire cessante, s'est immédiatement rendu à son domicile pour constater les faits avant de filer ventre à terre à la gendarmerie de Thiaroye pour solliciter l'intervention des gendarmes. À leur arrivée, les hommes de l'adjudant-chef Abdou Diallo découvrent la coépouse de Bineta Traoré assise sur un banc le corps couvert d'excréments. Dans leur rapport, les gendarmes ajoutent « qu'elle avait le regard hagard et qu'elle était incapable d'ouvrir la bouche ». Pendant ce temps Bineta Traoré, certainement informée de la plainte déposée par son époux, avait déjà pris la tangente. N'empêche, une convocation pour elle est remise à son époux. Pour sa part Mouhamed Coulibaly, furieux, a déclaré ceci aux gendarmes: « Elle n'est plus mon épouse depuis le mois de septembre dernier. Je lui avais demandé de quitter, mais les gens m'avaient demandé de la laisser sur place en attendant la fête de Tabaski ».
Ce n'est que vingt-quatre heures après les faits que Bineta Traoré a daigné déférer à la convocation des gendarmes de Thiaroye. Elle a d'emblée reconnu les faits avant de revenir sur les circonstances de la bagarre : « Je suis légalement mariée à Mouhamed Coulibaly. Depuis que cette femme -Astou Boye- nous a rejoints, mon mari me traite avec mépris. Je suis présentement en grossesse, mais il ne cesse de me frapper. C'est cela qui est à l'origine de ce que j'ai fait ».
Au terme de son audition, Bineta Traoré âgée de 33 ans a été mise à la disposition du parquet pour le délit de ... jet d'immondices.
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