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Les concerts qui se tiennent depuis le début du Festival à la Place de l'Obélisque sont des moments de bonnes affaires pour les petits commerces. Grâce aux foules immenses venant de partout, de 19 heures à tard dans la nuit, ils se frottent bien les mains.
Les artistes, l'agence de location de voitures et les bénéficiaires des marchés ne sont pas les seuls à être contents du Festival mondial des arts nègres. Nombreux sont aujourd'hui les acteurs de l'informel à profiter des retombées indirectes de ce rendez-vous culturel du monde noir, le continent africain et sa diaspora. Les petits commerces tirent bien profit de cet événement et souhaiteraient le voir aller au-delà du 31 décembre. Une situation qu'illustre à merveille la place de l'Obélisque, un des sites retenus pour abriter les concerts.
Affluence devant les restaurants, boutiques et télécentres
Les restaurants, les boutiques et les télécentres enregistrent plus de clientèle. «À cause du monde qu'il y a, nous avons beaucoup plus de clients. C'est grâce au concert que je suis là jusqu'à cette heure, sinon je descends plus tôt», lance, sourire aux lèvres, Ibrahim Camara, gérant d'une boutique à côté de la place de l'Obélisque, encore ouvert, alors qu’il faisait minuit passé. Même son de cloche du côté de Jules Guèye, restaurateur : «je fais le plein de clients tous les soirs grâce aux spectateurs venus assister aux concerts. J'ai augmenté mes serveuses, varié les services et même renforcé la sécurité». Une joie qu'il partage avec Maguette Tall, restauratrice aussi. «Les gens viennent en nombre dîner les jours de concerts», dit-elle. Les vendeuses de sandwiches ne sont pas en reste. Flairant les bonnes affaires, elles se sont massivement installées. Au total, une vingtaine d'étals sont installés autour de la place de l'Obélisque. Si les uns proposent aux clients du pain agrémenté de brochettes, salade et autres ingrédients, les autres exposent sur leurs tables des frites et des brochettes, le tout bien chaud parce que cuit sur place. «Ndambe» et mayonnaise, pain et thon, spaghetti et autres sont proposés par Amy Sall qui confie : «je prépare tout à la maison et je vends le sandwich à 250 F». Devant certains étals, les clients font même la queue pour acheter. C'est le cas auprès de Marième Kane qui explique qu’elle «profite du concert pour vendre de la nourriture. Je savais qu'il y aurait une forte demande, ils sont là à crier et à danser depuis 19h et là, il sera bientôt 1h du matin. Ce grand bol était tout rempli, mais ils ont tout acheté».
Fruits, café, boissons, en forte demande
Les pastèques, les oranges, les noix de coco étaient aussi au rendez-vous. Des oranges épluchées sont entassées sur des pousse-pousse. Les tranches de pastèque font l'affaire de quelques adolescents. «Je les vends à 50 F la tranche ; dans ces occasions, la vente au détail apporte plus de bénéfices. J'obtiens deux fois le prix de la pastèque et ça s'écoule facilement», explique Alpha, commerçant guinéen trouvé sur place. Le café Touba, des chariots à glaces, boissons et autres ne sont pas en reste. Les parents accompagnés de leurs enfants font même la queue devant le chariot à glaces. Le vendeur les distribue en cornets de 100 à 500 F. Le café Touba aussi était très demandé. Ses vendeurs, fourneau et cafetière à bout de bras, parcourent le site. «Ces genres de manifestations font bien notre affaire, on vend beaucoup, sans parcourir toute les rues», martèle Modou Fall. «J'échange la tasse à 50 F et depuis le crépuscule, j'ai fini les deux paquets de 50 tasses». La cigarette figure également dans les articles prisés.
La traite des vendeurs de pétards et de jouets
Les pétards et les jouets emplissent la place. Des ballons et masques en toile par-ci et par-là. Des enfants s'amusent à lancer des pétards sur la foule. Ceux qui les vendent sont plus loin du site, en rang. Selon Ibou Diédhiou, vendeur de pétards et de jouets, ça marche à merveille. «Ces temps-ci, nous sommes à notre traite, en plus des préparatifs de Noël, s'y ajoutent les concerts du Festival», lance-t-il avant de se réjouir : «on a une importante clientèle». De bonnes affaires dont ne profite pas la dibiterie située sur l'avenue Cheikh Ahmadou Bamba. Son gérant Pape Diouf confie même une baisse de son chiffre d'affaires. «J'ai perdu ma clientèle, à cause du grand détour qu'ils sont obligés de faire pendant les concerts. Et ce qui viennent pour le Festival n'achètent juste qu'un seul sandwich ou un chawarma et s’en vont», se plaint-il.
1 Commentaires
Wakhdeugdé
En Décembre, 2010 (17:16 PM)Participer à la Discussion