Le traitement dont le reporter de Week-end magazine Babou Birame Faye a fait l’objet à Touba de la part du Khalife irrite ses responsables, qui le dénoncent et le condamnent. En attendant, ces derniers ont saisi les organisations de défense des droits humains et n’excluent pas de recourir à la Justice.
On pouvait s’attendre à tout, sauf à des attaques venant d’une autorité religieuse comme cela a été relaté samedi dernier, par le journal Le Populaire. Babou Birame Faye, reporter de Week-end magazine, a été empoigné par le Khalife général des Mourides Serigne Bara Mbacké, qui l’a secoué et injurié. Le guide spirituel des Mourides était sur le point d’être relayé par ses talibés, qui voulaient s’en prendre au pauvre journaliste pour lui faire sa fête. Un geste qui n’agrée pas les responsables de Week-end magazine, qui ont tenu à le condamner avec la dernière énergie. «Nous condamnons fermement cette situation», s’indigne Babacar Diop, coordonnateur de la rédaction dudit magazine. A l’en croire, le geste posé par le Khalife général avait exposé Babou Birame Faye à la vindicte populaire. Ce qui, à son sens, pouvait produire l’irréparable si la victime avait été un chrétien ou un musulman d’une autre confrérie. Mais, fort heureusement, le journaliste en question, est d’obédience Mouride et, aussi, le Khalife a eu la présence d’esprit de demander à ses talibés d’arrêter la bastonnade. M. Diop en appelle ainsi à la sagesse du Khalife, car pour lui, ce geste est une récidive après l’interview de l’ex-épouse du marabout, Sophie Ndiaye Cissokho, accordée au magazine et qui avait fait couler beaucoup d’encre, allant même jusqu’à provoquer des menaces de mort à l’endroit de l’administrateur du Groupe Avenir Communication.
Sur la suite à donner à cette affaire, Babacar Diop précise qu’ils réagiront suivant l’intégrité physique de leur reporter. «Il faut juger de l’intégrité physique du journaliste pour savoir quelle suite donner», souligne le coordonnateur. Toutefois, il n’exclut pas un recours à la justice. Car, «une situation comme celle-là ne peut pas être laissée comme ça», précise-t-il.
Selon Babacar Diop, toutes les organisations des droits de l’Homme ont été saisies sur la question, de même que les syndicats. D’ailleurs, révèle-t-il, «le Synpics va se pencher sur ce problème, aujourd’hui.»
Pour sa part, Babou Birame Faye ne veut plus faire cas de sa mésaventure. «Je ne veux plus parler de cette situation. Pour moi, c’est passé et c’est fini. Tout est réglé après en avoir parlé avec un des fils du Khalife», déclare notre confrère.