Lundi dernier, suite à une application d’une nouvelle grille salariale ayant entraîné une remise en cause d’acquis sociaux débouchant sur une baisse du point indiciaire des travailleurs, une assemblée générale extraordinaire s’est tenue. Au cours de celle-ci, les cheminots ont dénoncé cette décision unilatérale et inopportune de la direction de Transrail. Selon eux, cet acte posé constitue une violation manifeste de la convention de concession qui lie les deux parties dans son chapitre réservé au personnel. « Des agents qui ont fait 25 à 30 ans de service, ont perdu deux à trois points, ce qui est inadmissible » confie un cheminot.
La colère qui se lisait sur les visages, est sortie dans les propos. Ils ont tous exprimé leur désaccord avec leur employeur et décidé de s’engager dans un bras de fer pour faire respecter leurs droits. « Il faut que les autorités sénégalaises, le président de la république en tête, sachent ce qui se passe réellement dans les chemins de fer » affirme Pierre Ndoye, un responsable syndical. Selon lui, aujourd’hui, leur outil de travail bat de l’aile avec un tonnage mensuel de moins de 20 000 t, les heures supplémentaires et tous les autres avantages acquis ne sont plus payés par Transrail. Dans leur déclaration, le syndicat unique des travailleurs de Transrail et la fédération des travailleurs du rail ont énuméré un certain nombre de manquements graves de la part du concessionnaire. Il s’agit, entre autres, du non respect du délai de la constitution du capital de la société avec la participation exigée des travailleurs, pas encore réglée, ainsi que celle des privés nationaux, du non-renouvellement des infrastructures et du matériel roulant etc. « Si, nos autorités ne serrent pas les vis aux dirigeants de Transrail, nous allons droit à la faillite avec ses corollaires de difficultés sur le plan social » martèle Pierre Ndoye. Pour Amidou Diallo, ex-secrétaire général du syndicat des cheminots affiliés à la Cnts, invité en tant que personne ressource ayant représenté les cheminots jusqu’à la signature de la convention de concession de la société nationale des chemins de fer du Sénégal, a apporté des éclairages sur des points d’achoppement clefs qui suffisent pour stopper cette fuite en avant des repreneurs. « La violation des dispositions liées au personnel dans lesquelles, il a été clairement indiqué que tous les acquis des travailleurs seront maintenus à défaut d’être améliorés, constitue un motif de rupture » note -t-il. Les cheminots sont décidés à travailler autour d’un plan d’action qui va lier les deux syndicats pour relever le défi que Transrail vient de leur lancer en leur imposant une grille salariale de façon unilatérale.
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