"Nous vivons de la générosité des autres. Nous sommes les damnés d'une société impitoyable". Ces propos d'un homme que nous avons rencontré dans la soirée de "Tamkharit" à côté d'une banque de la place, traduisent parfaitement les états d'âme d'une frange importante de notre société pour qui vivre, c'est patauger dans une mare de galère. Ils ont vécu 2008 dans la douleur. Ces êtres de la société que la misère étreint quotidiennement. Ils sont légion dans la capitale dakaroise. Le soir, promenez-vous en plein centre-ville. À côté d'imposants immeubles, une meute humaine qui dort à la belle étoile, sous le froid glacial d'une ville qui se refuse à leur donner son hospitalité. Le regard hagard, ils scrutent l'avenir avec désespoir. L'année 2009 qui en est à son premier mois ne semble pas leur offrir de perspectives nouvelles ou d'alternatives majeures.
Les politiques pêchent par leurs capacités à les sortir du guêpier dans lequel ils sont enfouis. Ne leur parlez surtout pas des hommes politiques qui promettent un mieux-vivre à leurs compatriotes. Sacrilège ! Ils vous répondront tout de go : "Le Sénégal en a connu des centaines et pourtant la situation va de mal en pis. L'année 2009 pourrait être celle de toutes les désillusions". La capitale qui à leurs yeux, était synonyme d'Eldorado, se présente aujourd'hui comme le condensé de leurs rêves brisés. Ainsi, tous se plaignent et ne ratent jamais l'occasion d'étaler leur détresse à la face du monde. Un monde à l'envers où les vertus se font rares.
Un monde où la loyauté est ensevelie sous le mensonge. Un monde où les forts écrasent les faibles. Ces derniers n'ont que leurs yeux pour pleurer devant une adversité féroce. Ces "damnés" de la société encore ruminent leur colère d'"oubliés de la croissance". Ils vont encore se réveiller aujourd'hui pour se remplir le ventre de restes de la veille émanant de personnes qui le plus souvent sont insensibles à leurs complaintes. Et ces "bons Samaritains" ne font rien pour les sortir de cette vie d'assistés. En chœur, ils s'interrogent : "Quand est-ce que retrouverons-nous le bonheur ?
Societe
0 Commentaires
Participer à la Discussion