Trois agents de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip), l’adjudant Lamidou Dione et les gardiens de la paix Mousa Coulibaly et Mbaye Diouf, ont été inculpés, hier, par le Doyen des juges Mahwa Sémou Diouf. Ils ont été mis en liberté provisoire. Lors de cette première comparution, ils ont plaidé non-coupables.
L’affaire de l’agression des journalistes Boubacar Kambel Dieng commence à révéler ses secrets. Les trois agents de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip), identifiés comme ayant commis l’acte, ont été inculpés, hier, «de coups de volontaires ayant occasionné une incapacité temporaire de 7 jours (pour Kara Thioune) et 14 jours (pour Kambel Dieng)», «d’acte de torture» et «d’entrave à la liberté de travail du journaliste» par le Doyen des juges, Mahwa Sémou Diouf. Il s’agit de l’adjudant Lamidou Dione (dont la voix était audible dans l’enregistrement que l’olympus de Kambel a pris fortuitement) et des gardiens de la paix Moussa Coulibaly et Mbaye Diouf.
Leur audition a été très brève. En fait, il s’agissait d’une première comparution. Le Doyen des juges leur a juste notifié les charges retenues contre eux. Ils ont toutefois plaidés non-coupable.
Nos sources nous annoncent qu’ils seront auditionnés dans le fond du dossier dans les 15 jours. Toutefois, ajoute nos sources, ils auront beaucoup de peine à convaincre le juge de leur innocence. En effet, le document d’enquête préliminaire effectué par le Section de recherches de la gendarmerie et transmis au magistrat instructeur via le parquet «pèse» plus de 200 pages. Douze agents de la Bip y ont été entendus sur procès-verbaux. A cela s’ajoutent des témoignages de journalistes et de sportifs.
Les mêmes sources nous informent que l’un des quatre avocats commis par l’Etat pour défendre les policiers, en l’occurrence Me Baboucar Cissé, s’est désisté. Il a envoyé une lettre à l’agent judiciaire de l’Etat dans ce sens. Seuls Mes Moustapha Diop, Oumar Youm et Mbaye Guèye assureront ainsi la défense des trois inculpés.
Les faits pour lesquels les éléments de la Bip devront répondre remontent au 22juin 2008. Ils se sont déroulés au stade de Léopold Sédar Senghor à la fin du match officiel Sénégal- Liberia.
Kara¬makho Thioune, journaliste à la West Africain Democracy radio et Boubacar Kambel Dieng, reporter à la Radio Futurs médias, avaient été tabassé par des policiers de la Bip alors qu’ils se trouvaient dans la zone mixte pour interviewer des joueurs de l’équipe nationale de football. L’olympus de Kambel, isolé par ses bourreaux, s’était déclenché fortuitement et a enregistré la violence des coups portés par les policiers et les insultes et autres paroles déplacées proférées. Enregistré qui avait été diffusé sur les ondes de la Rfm et qui avait indigné tous les auditeurs.
Les organisations de défense des droits de l’homme avaient condamné l’acte et les journalistes s’était regroupés autour d’un comité pour la défense et la protection des journalistes pour exiger que justice soit rendue. Après une bataille médiatique farouche, le chef de l’Etat a ordonné au ministre de l’Intérieur à délivrer les ordres de poursuites demandés par le parquet pour que les agents de la Bip incriminés puissent répondre de leurs actes
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