Dakar, 26 oct (APS) – Le cadeau financier fait au fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI) Alex Segura ’’ne pourrait être qualifié de corruption’’, estime le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, soulignant que l’objectif visé par le gouvernement était de lui ‘’permettre d’acheter des cadeaux’’, à défaut de pouvoir le décorer.
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’’Au départ, a argué M. Ndiaye, notre idée était de le décorer, comme ça se fait avec les étrangers qui séjournent au Sénégal. Mais, on nous a signalé que, selon la tradition diplomatique, nous ne pouvions pas le décorer parce qu’il n’était pas en fin de carrière’’ .
’’M. Segura nous a posés tous les problèmes du monde pendant son séjour. (…) Il ne nous a jamais rendu service, il a fait son travail. Comment peut-on corrompre un agent qui a entretenu des relations pour le moins toujours heurtées avec le gouvernement du Sénégal ?’’, a-commenté le chef du gouvernement.
Au Sénégal, Alex Segura, représentant-résident du FMI depuis 2006, ne ratait pas l’occasion de dénoncer, dans les médias, les manquements liés à la gestion du Budget.
’’Donc, poursuit Souleymane Ndéné Ndiaye, il ne s’agissait pas pour nous de le corrompre, ce n’était pas une corruption. Maintenant, chacun a sa sensibilité, les gens ont voulu profiter de cette affaire-là pour faire des appréciations diverses’’.
Dans un communiqué, le FMI avait annoncé avoir restitué aux autorités sénégalaises le ’’cadeau monétaire substantiel’’ reçu par Alex Segura à son départ du Sénégal, au terme de sa mission, il y a quelques semaines.
’’Le paquet contenait un cadeau d’une valeur financière substantielle, ce que le code de conduite du Fonds interdit expressément’’, soulignait l’institution financière. Le montant du cadeau financier, selon des médias sénégalais, aurait atteint la somme de 500 millions de francs CFA.
’’Le gouvernement n’est impliqué ni de près ni de loin dans cette affaire’’, avait indiqué le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement Moustapha Guirassy.
’’Ce qui s’est passé, c’est que nous avons cherché à aider quelqu’un à acheter des cadeaux pour ses parents, parce qu’il venait de quitter le Sénégal après un séjour de trois ans. Il allait rejoindre les siens et on a voulu lui permettre d’acheter des cadeaux, et puis, l’affaire a été appréciée diversement. C’est comme cela que ça s’est passé’’, a expliqué le Premier ministre.
’’Figurez-vous, a-t-il encore justifié, 100.000 euros (65 millions de francs CFA), ce n’est rien. Sans que je ne puisse même confirmer la somme, c’est quelqu’un qui (va) à l’étranger. Avec cette somme, qu’est-ce que vous pouvez acheter en France ? Vous ne pouvez même pas vous payer un appartement. Vous pouvez juste vous payer quelques objets, des habits, refaire votre équipement et puis c’est tout’’.
’’Je pense que c’est bien une tradition de chez nous. Il faut dédramatiser. On corrompt quelqu’un qui arrive ou de qui nous attendons des actes. (…) Franchement, M. Segura qui quitte Dakar ne pouvait plus nous servir à quelque chose. Dans la pure tradition africaine, on n’a pas pu le décorer, on a voulu simplement lui remettre un présent. C’est comme ça qu’il faut apprécier la situation’’, a-t-il soutenu.
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