BSIC : Les employés et cadres de la Banque en ordre de bataille «contre l’arbitraire des Libyens»

Les employés et cadres de la Bsic (Banque sahélo-saharienne pour l'investissement et le commerce) sont sur le pied de guerre et entendent croiser le fer avec le Président-directeur général de leur groupe, Al Warfalli, qui «a décidé de remplacer tous les cadres sénégalais qui occupent actuellement les postes de chef de service dans cette banque par d’autres cadres non sénégalais, pour faire le travail à leur place, sous le prétexte fallacieux d’une assistance technique à apporter à cette filiale qui se porte mal depuis sa création». Dans un communiqué de presse, ils s’insurgent contre la venue de Adama Sogoba en qualité de Chef du service administration et personnel, Sory Ibrahima Doumbia, au Service portefeuille et de Mouhamed Ben Wahab, comme Chef du service des opérations locales en remplacement de leurs homologues sénégalais. 

Ils entendent «se battre jusqu'au bout» et «promettent de saisir le président de la République, les autorités de la Banque centrale et celles du ministère des Finances pour les informer de la situation qui prévaut dans la banque». Ils comptent également «sur le soutien de la corporation bancaire notamment le Sytbefs (Syndicat des travailleurs des banques et établissements financiers du Sénégal) pour entamer la lutte qu’ils entendent mener contre l’arbitraire des Libyens». 

En effet, selon les employés et cadres sénégalais de la Bsic, «le motif de cette décision grave n’est pas communiqué aux intéressés et pourtant, la décision est effective et certains cadres expatriés sont déjà en poste pour remplacer leurs homologues sénégalais qui, pour la plupart, ont plus de 15 ans d’expérience dans le milieu bancaire». A les en croire, « la décision est d’autant plus choquante que ces soi-disant assistants ne sont pas plus outillés ni plus expérimentés que ceux qu’ils sont censés remplacer à leurs postes». 
Selon eux, ce sont les résultats de la Bsic Sénégal qui est à l’origine de ces remplacements. «Il paraît que les Libyens seraient particulièrement choqués par l'état déficitaire de cette banque qui n'a jamais fait de bénéfices depuis sa création et est recapitalisée chaque année à la suite des pertes consécutives pendant qu'au même moment, les autres filiales du groupe se portent bien», renseignent-ils dans leur communiqué de presse. «C’est la raison, semble-t-il, pour laquelle le Pdg du groupe a décidé de sanctionner toute l’équipe qui était en place ces dernières années, en commençant par la Direction générale à laquelle se trouve un Tchadien nommé récemment, et qui est le bras armé du Pdg, semble-t-il, détaché à Dakar pour couper la tête aux fautifs et repartir», disent les travailleurs.