Un puisatier a sauté sur une mine, ce lundi, à Guidel, augmentant ainsi le nombre des victimes de mines en Casamance. Au moment où des associations de la région et des bailleurs de fonds sont en train de travailler sur le terrain pour encourager et faciliter le retour des populations déplacées.
Un homme vient d’allonger le nombre des victimes de mines en Casamance. Thiémo Sané, puisatier de son état, a sauté sur une mine hier lundi aux environs de 11 heures à Guidel, un village situé à 12 kilomètres de Ziguinchor, dans la communauté rurale de Boutoupa Camaracounda. Transféré en urgence par l’Armée nationale à l´hôpital régional de Ziguinchor, la victime s´est retrouvée avec le pied gauche amputé. Actuellement, il est en train de recevoir des soins intensifs.
Selon le docteur Ndiaye, le médecin des urgences, qui a consulté la victime avant son transfert au bloc opératoire, «le pied gauche a été coupé par la mine et la victime a perdu beaucoup de sang. Mais, ses jours ne sont pas en danger». D’après un proche de la victime, «Thiémo a sauté sur une mine à côté de l’école du village où il devait forer un puits alors que la veille, les villageois avaient désherbé l’endroit où l´accident a eu lieu».
Agé environ de 50 ans, Thiémo Sané avait gagné un marché de l’Association Ajac Lukal pour forer un puits à côté de l’école dans le but de préparer le retour des villageois, qui avaient fui les combats, en 1994, pour aller se réfugier à Ziguinchor, en Guinée-Bissau ou en Gambie.
Le processus du retour des villageois, qui avaient fui leurs villages respectifs à cause du conflit armé de la Casamance, va-t-il être perturbé par cet accident de mine, qui s´est produit à Guidel ? En tout cas, partout en Casamance, ces populations déplacées par le conflit ont affiché une volonté de retourner dans leurs différents villages qu’elles ont abandonnés depuis plusieurs années à cause du conflit casamançais. C’est la raison pour laquelle, pour faciliter leur retour, des associations comme Ajaedo (Association des jeunes agriculteurs et éleveurs du département d’Oussouye) et Ajac Lukal (Association des jeunes agriculteurs de la Casamance, qui intervient dans les départements de Ziguinchor et Bignona) travaillent en partenariat avec des bailleurs de fonds, pour les assister dans ce processus du retour.
Diogoye Sène du Cnams (Centre national d´action anti-mine sénégalaise), basé à Ziguinchor, que nous avons rencontré à l’hôpital régional, a son avis sur le retour des populations déplacées. «Pour accompagner le processus du retour et assurer la sécurité de ces déplacés de guerre, le processus du déminage en Casamance va commencer bientôt. Car, toutes les dispositions techniques sont déjà prises.» Selon M. Sène, la phase-test va commencer par Kandialang, un quartier situé dans la périphérie de la ville de Ziguinchor et qui est susceptible d’être miné.
0 Commentaires
Participer à la Discussion