Ce n’est pas demain que Bara Tall sera entendu dans le fond du dossier relatif aux Chantiers de Thiès. Ses avocats qui étaient partis voir le juge en charge du dossier pour se faire fixer une date, sont repartis déçus. En clair, le magistrat leur a fait comprendre qu’il n’a reçu «qu’une partie du dossier et (il) ne l’a pas encore (lue)». Ce qui est «une violation des droits de la défense. D’autant plus que Bara Tall vient de boucler 45 jours sans être entendu». Toutefois, les avocats comptent faire le tour «des Chancelleries pour dénoncer le traitement du dossier de leur client».
Les avocats de Bara Tall sont rentrés bredouilles. C’est du moins ce qu’ils ont fait savoir à la presse au sortir de leur face-à-face avec le juge du deuxième cabinet pour s’enquérir de l’évolution du dossier de leur client. Ce, après le rejet de leur requête introduite à la Chambre d’accusation pour demander l’annulation de la procédure. Me Ciré Clédor Ly qui parlait au nom du collectif des avocats pour la défense des intérêts du patron de Jean Lefebvre, a révélé que le magistrat instructeur leur a fait savoir que le dossier de Bara Tall «était incomplet et il n’a reçu qu’une partie du dossier. Un document qu’il n’a même pas encore lu». Et Me Ciré Clédor Ly de s’interroger sur le lieu où doit être «l’autre partie. Avant de se demander si le dossier de leur client est entre les mains de la justice ou entre celles du Garde des Sceaux». Surtout que, souligne-t-il, «le juge dit qu’il ne peut rien dire. Nous n’avons qu’à attendre, le temps qu’il puisse recevoir le complément du dossier». «S’il nous dit ça, cela veut dire que le reste du dossier est ailleurs», constate Me Ly. Le porte-parole du jour du collectif des avocats chargés de la défense des intérêts de Bara Tall qui est revenu sur le réquisitoire «banal» ayant abouti au placement sous mandat de dépôt de leur client, de s’interroger sur le sort des autres entrepreneurs impliqués dans les chantiers de Thiès. «Sur les 25 entreprises, quatre ont été épinglés, dont Bara Tall. Les deux ont versé une caution. Contrairement à notre client qui a refusé de cautionner. Mais, le quatrième entrepreneur n’a rien versé et vaque normalement à ses occupations. Cela confirme la thèse que le dossier de Bara Tall est politique », note Me Ly. Ce dernier a révélé que leur face-à-face avec le juge d’instruction n’est «qu’une partie du plan d’actions (qu’ils) vont mener de bout en bout». D’ailleurs, après leur première sortie jugée « courtoise », ils comptent tenir un point de presse avant de «faire le tour des Chancelleries. Où ils énuméreront toutes les conventions signées par le Sénégal et qui sont actuellement en train d’être violées». Me Pape Momar Lô, membre du collectif, de son côté, interpelle le Président Wade pour la libération de leur client. «Le président de la République qui est juriste de formation, a beaucoup souffert dans le passé de l’injustice. Et il avait toujours demandé qu’on le blanchisse de certains faits. Maintenant qu’il a le pouvoir d’emprisonner et de libérer, nous l’interpellons pour demander la libération de notre client qui ne veut pas d’une liberté provisoire».
0 Commentaires
Participer à la Discussion