Une Valise D’argent VidÉe De Son Contenu La Bceao Perd Des Centaines De Millions Dans Un Vol D’air Ivoire

C’est sans doute le dossier le plus sensible de tous ceux qui se trouvent, actuellement, entre les mains de la gendarmerie nationale. Depuis hier, un scandale secoue la Bceao. Et pas des moindres. En effet, il a été remarqué, hier, que l’une des douze caisses d’argent de la Banque arrivées à Dakar a été vidée de son contenu. De l’argent destiné au siège de Dakar.  Et, comme d’habitude, les caisses d’argent sont convoyées dans la capitale sénégalaise par vol Air Ivoire.

 Ainsi, dès que l’avion foule le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, le chargement est escorté par la gendarmerie nationale. Hier, c’était douze grosses caisses. Au moment de procéder aux vérifications, les gendarmes remarquent que l’une des caisses, pourtant, extrêmement bien verrouillée, a été vidée de son contenu. Après décompte, il a été remarqué qu’une vraie manne financière (pour le moment, on refuse de communiquer le chiffre) avait été emportée. Seule certitude : seul quelqu’un de la banque peut avoir accès aux caisses. Reste maintenant à savoir si la caisse a été «vidée», avant le départ du vol ou à l’arrivée de l’argent à Dakar. Pour y voir plus clair, la gendarmerie de la Foire a ouvert une enquête, depuis hier, pour cerner cette rocambolesque affaire. Pour une source proche du dossier, «ce qui s’est passé est tout simplement extraordinaire».

Même si la méthode utilisée par le ou les voleur (s) a été plus douce, cette affaire ne manquera pas de réveiller certains souvenirs. Notamment ceux relatifs aux «casses» à répétition dans les locaux de la Bceao, en 2001 et 2002 à Abidjan, puis en septembre 2003 et août à Bouaké et Korogho, dans le nord tenu par les rebelles,. Le vol d’août 2002 à Abidjan (3 milliards de francs Cfa, soit 4,57 millions d’euros) a eu lieu quelques jours avant l’éclatement de la rébellion. Ce fut le moyen, pour les mutins, de se constituer un trésor de guerre. Une partie d’entre eux récidivent, un an plus tard, lors du cambriolage de la Bceao de Bouaké avec 18 milliards de francs Cfa.