Depuis quelques jours, la Société Nationale d'Électricité (Senelec) reprend, avec ses coupures intempestives de courant. La Senelec fait revivre, aux Dakarois, la pénible situation d'antan.
Et pourtant, les populations croyaient que les coupures de courant n'étaient plus que de vieux et mauvais souvenirs. Et un habitant du quartier Fass de Lorme de se laisser aller. « Le mauvais temps revient. Pendant deux ou trois mois, ce quartier avait oublié les coupures du courant. Or, depuis presque qu'une semaine la Senelec recommence avec les coupures d'électricité", explique le réparateur de télévisions Aboulaye Diop tout en se souvenant des temps forts des délestages que Dakar a vécus. « Je commence à avoir peur car ces coupures me rappellent une vieille histoire.
Les délestages du temps de Samuel Sarr (ndlr : ancien Dg de la Senelec) », dit-il. Et toujours selon notre interlocuteur, vu le contexte actuel précis : « nous avons recours aux groupes électrogènes, mais cela ne fait pas notre affaire ». Il ajoute d’ailleurs que « nous avons grillé 3 écrans et par plusieurs fois nos appareils des tests. La résolution que nous avons prise est de fermer boutique, en attendant que la question soit réglée ». Un de nos interlocuteurs qui préfère garder l’anonymat affirme qu’à ce rythme, les objectifs qui leur sont assignés ne seront jamais atteints.
Pire continue ce tailleur, la quarantaine « nous ne pouvons plus respecter les rendez-vous que nous fixons aux clients ». Désespéré, celui-ci de montrer que « certains clients belliqueux ne ratent jamais une occasion pour nous montrer leur colère ». La situation est quasi identique chez les vendeurs de radios, de téléviseurs et autres accessoires. « Depuis 4 ou 5 jours, la Senelec nous coupe de l'électricité. Ainsi, nous pouvons rester des jours entiers sans faire la plus petite transaction », révèle ce commerçant Dame Faye. Il explique, aussi qu’ils ne peuvent pas vendre certains matériels électroniques, sans au préalable les tester devant les clients.
Ce commerçant pose également le problème des frais de location de la boutique ou de l’atelier. Comme le chiffre d’affaires est en baisse, celui-ci estime être obligé de puiser dans ses réserves pour honorer les frais de location de l’atelier. Du côté des pharmaciens, le constat est le même. Ils crient déjà leur ras-le-bol.
Pour eux, nombre de leurs produits ne peuvent plus être conservés dans des conditions idéales. Par ailleurs avec la reprise de ces délestages, dans certains quartiers de Dakar, les menuisiers métalliques, les boulangers, les vendeurs de glaces et les consommateurs en général ne savent plus à quel saint se vouer. Aujourd'hui, les populations dans le désarroi attendent de la part de cette société une amélioration de leur situation.
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