C’est au détour d’un film qu’elles ont fait connaître leur tragédie. Dans un documentaire d’une vingtaine de minutes, les femmes victimes de mines en Casamance ont raconté comment leur vie a, un jour, basculé dans l’horreur au point de pousser certaines d’entre elles à envisager, un moment, le suicide.
(Correspondance) - L’initiative porte la signature de l’Association des facilitatrices africaines (Afa) dans sa volonté d’aller au chevet des femmes victimes de mines, avec le soutien de l’Agence nationale pour la relance des activités en Casamance (Anrac). Le premier acte de cet engagement aux côtés de ces dames est la réalisation d’un documentaire. La projection de ce document audiovisuel a provoqué une véritable émotion hier au centre culturel régional de Ziguinchor. Devant certains récits et certaines images, beaucoup de spectateurs n’ont pu retenir leurs larmes. C’est en fait cela l’horreur de la guerre en Casamance. Une horreur symbolisée par l’histoire émouvante d’Elisabeth Nassalan. En 2000, cette dame, mariée et mère de plusieurs enfants tombe sur une de ces mines qui peuplent la Casamance depuis deux décennies. Cet accident qui a été le début de tous ses malheurs, lui coûtera une double amputation. Diminuée physiquement, moralement abattue, Elisabeth perd tout espoir dans la vie. Pis, son mari qui devait être un soutien, comme cela devrait être le cas en pareille circonstance, l’abandonne seule avec ses enfants.
Le désespoir de la dame ne cesse, dès lors, de grandir. Mais, Elisabeth refuse de capituler devant l’acharnement du sort. Malgré son état physique, elle fait du maraîchage aux abords de sa maison à Djifanghor, à une dizaine de kilomètres de Ziguinchor. C’est le seul moyen pour cette femme seule de survivre et de faire vivre une famille nombreuse. Pour réaliser cet exploit, la dame utilise deux petits bancs qu’elle dépose alternativement devant elle pour se déplacer. C’est comme cela qu’elle procède pour aller au puits, au jardin et à la cuisine.
Jusqu’à aujourd’hui, Elisabeth Nassalan attend un soutien qui n’arrive pas. C’est en fait cela le sort des femmes victimes de mines qui, pour la plupart, ont perdu le soutien d’un mari qui ne peut plus supporter le fardeau que représente une femme amputée. C’est, entre autres, cette triste réalité qui est narrée dans un film projeté hier au centre culturel régional de Ziguinchor en présence de l’adjoint au gouverneur chargé du développement. Le but de l’exercice était de conscientiser l’opinion sur le sort de ces femmes victimes de mines, mais aussi, d’amener les belligérants à ne plus utiliser ces engins.
Pendant le forum, ces femmes, à travers leurs enfants, ont lancé des appels en direction notamment de l’Etat. Ainsi, elles ont demandé l’aménagement et l’équipement d’un centre de bien-être, d’assistance et d’appui aux femmes victimes de mines, l’application effective de la convention d’Ottawa, une discrimination positive dans l’accès au financement, des bourses etc.
Des bailleurs de fonds et aux Ong, les femmes victimes de mines attendent un appui à la construction et à l’équipement d’un centre, la mise en place d’un programme d’appui, la mobilisation de la solidarité internationale, entre autres. Pour la prise en charge de ces préoccupations, l’Afa s’est engagée aux côtés des femmes victimes de mines qui viennent d’avoir une alliée sûre dans leur combat pour la survie.
5 Commentaires
Tgv
En Décembre, 2010 (05:54 AM)Gun
En Décembre, 2010 (05:59 AM)Dolo
En Décembre, 2010 (11:08 AM)Ahmet Cleveland
En Décembre, 2010 (19:57 PM)Nitdoff
En Décembre, 2010 (11:52 AM)Participer à la Discussion