Le mot d'ordre de boycott par les magistrats de la prochaine rentrée des cours et tribunaux qui sera présidée par le président Wade a été levé hier. Cette décision est intervenue hier, grâce aux bons offices du président du Conseil de la République.Les magistrats suspendent l'application de leur mot d'ordre de boycott aux résultats des pourparlers qu'ils ont engagés avec les plus hautes personnalités de l'Etat. Ainsi, on peut dire que les nuages se sont dissipés (pour combien de temps) au dessus de la Cour de cassation où le président de la République doit présider la rentrée solennelle des cours et tribunaux. "Finalement, nous avons trouvé un accord qui permet à l'Union des magistrats du Sénégal de suspendre son plan d'action", a annoncé le président Mbaye Jaques Diop, visiblement satisfait de la "responsabilité" et du "patriotisme" dont les magistrats ont fait preuve au cours de cette médiation. Le mot d'ordre de boycott de la prochaine rentrée des cours et tribunaux levé, le président du Craes, après deux entretiens qu'il a eus avec le Premier ministre, pouvait fixer le calendrier des négociations entre gouvernement et Union des magistrats du Sénégal.
Ce résultat a été obtenu au bout de huit heures d'horloge et cinq suspensions de séance au cours desquelles le président du Conseil de la République pour les Affaires économiques et sociales aura tenté de convaincre l'Union des magistrats du Sénégal de suspendre son plan d'action. Il faut convenir qu'il y avait de quoi : les magistrats ayant brandi la menace de boycott de la prochaine rentrée des cours et tribunaux qui était prévue demain, pour être finalement reportée jusqu'au vendredi prochain. En tous les cas, négociation ou médiation, ce second round, après celui déjà entrepris vendredi dernier, a été le bon pour Mbaye Jaques Diop en ce qu'il a permis au président du Craes, après moult conciliabules, d'éviter au président de la République le camouflet que représenterait un boycott par les magistrats de la prochaine rentrée des cours et tribunaux. Ce pas franchi, les autorités vont s'employer, dès lundi matin, à jouer la montre pour ne pas en arriver à un pourrissement. Ainsi, les magistrats auront en face d'eux le ministre de la Justice, le ministre de la Fonction publique et le ministre délégué chargé du Budget pour discuter des différents points de revendication contenus dans leur mémorandum. Dans l'après-midi, les membres du l'Union des magistrats du Sénégal seront reçus par le Premier Macky Sall qui effectuera les arbitrages nécessaires.
Ce qui laisse supposer que la suspension du mot d'ordre de boycott et du plan d'action de l'Union des magistrats du Sénégal ne signifie pas, pour autant, un accord définitif. "Nous ne sommes pas parvenus à un accord", a d'ailleurs précisé le président de l'Ums qui souligne qu'il y a des avancées significatives par rapport à certains points. Pour Mamadou Dème, il y a des promesses assez consistantes qui ont fait que leur structure a accepté de lever le mot d'ordre de boycott. "L'Ums ne cherchait qu'un seul résultat : c'est d'avoir une oreille attentive capable de prendre en compte ses différentes revendications", a-t-il souligné.
Interpellé sur ce qui est à l'origine de cette séance marathon, il expliquera que cela est dû à un certain nombre d'exigences et de garanties qu'il fallait d'abord voir accordées. Toutefois, le président de l'Ums reste optimiste quant à l'issue des prochaines négociations avec le gouvernement.
Pour mémoire, le 5 août 2005, Wade avait reçu une délégation de l'Union des magistrats du Sénégal qui lui avait exposé des doléances. Dans son message à la Nation, le 31 décembre 2005, le président de la République avait déjà effectué un premier pas en annonçant le relèvement de l'indemnité de judicature de 300 à 500 mille francs, compte non tenu des nouvelles acquisitions en matériel roulant au profit des juridictions. Mais jusque-là, les camarades de Mamadou Dème restent inflexibles sur leur ligne de défense. Pour l'heure, ils attendent de voir l'issue des rencontres prévues lundi prochain pour évaluer et voir si la nécessité de reprendre le plan d'action se justifie.
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