Un petit-fils de Fodé Kaba déplore le peu de place fait au résistant à la colonisation

Sédhiou, 16 mars (APS) - Baba Ndoumbya, fils de l’arrière petit-fils de Fodé Kaba Doumbya, a déploré le peu de place fait dans l’histoire du Sénégal à ce résistant à la pénétration coloniale en Sénégambie.

Certes, à Ziguinchor comme à Sédhiou, il y a des rues ou des écoles ‘’qui portent’’ le nom de ce marabout qui a notamment mené la guerre sainte dans le Fogny, région correspondant à une partie de l’actuel département de Kolda.

’’Mais, au fait, il mérite plus que ça’’, a estimé M. Doumbya, responsable régional de l’UDF Mbolo-mi à Sédhiou, et candidat aux élections locales sur la liste majoritaire de la coalition ‘’Benno Siggil Senegaal’’. Selon lui, ‘’l’œuvre’’ et ‘’la marque’’ de ce marabout qui a mené la guerre sainte dans le sud du Sénégal restent ‘’d’actualité’’.

Tout en rappelant sa vision panafricaniste, il a indiqué que Fodé Kaba Doumbya a réussi à ‘’islamiser toutes les contrées’’ dans lesquelles ‘’il est passé’’. ‘’Mais malheureusement, a ajouté Baba Doumbya, il est mal connu par les Sénégalais, parce que l’Etat n’a rien fait pour son œuvre, pour perpétuer son œuvre’’.

Il a indiqué que les descendants de Fodé Kaba Doumbya se regroupent ‘’chaque année à Inor’’, près de Bounkiling, dans le cadre d’une ‘’ziarra annuelle’’ qui lui est dédiée. Néanmoins, a-t-il fustigé, ‘’il n’y a jamais eu de télévision ni de journalistes’’ pour en assurer la couverture médiatique de cet évènement qui sera célébré cette année le 1er mai.

A Sédhiou, Fodé Kaba Doumbya a vécu à Morycounda. Par la suite, ce village été absorbé par la ville, pour ne devenir qu’un simple quartier. Seul souvenir concret ici, ‘’une grande ASC’’ née en 1977 a porté son nom. Selon Baba Doumbya, l’ASC Fodé Kaba est ‘’connue au plan national par de grandes journées culturelles Fodé Kaba (…)’’.

Né à Coumbayel (Goumbel selon la transcription du colonisateur) près de Bakel (nord), c’est ‘’vers 1882’’ qu’il se serait établi à Morycounda, terre qu’il considérait comme ‘’propice à sa progéniture’’.

A partir de Moryncounda, le marabout faisait des allées et retours vers Datour (Kabada). Il a construit son premier, puis son second tata ’’en 1882 à Médina Fodé Kaba où il a rendu l’âme en 1901’’. Sa femme, Boye Massaly, originaire du village de Kouniara (département de Goudomp), repose à Morycounda.

Mais de la maison de Fodé Kaba Doumbya à Morycounda, même les ruines semblent avoir disparu, ne laissant place qu’à l’espace où a vécu ce guerrier qui a donné du fil à retordre aux Britanniques et aux Français.

Selon Baba Doumbya, son fils Bourama Doumbya était revenu s’installer à Morycounda. Mais son opposition au colonisateur lui vaudra une ‘’déportation de 1916 à 1927 à Podor’’. Libéré pour raison de maladie, il rendra l’âme à l’hôpital Le Dantec en 1931.