Mamadou Lamine Massaly a-t-il commis l’incendie qui lui vaut un séjour en prison ? Il revient au juge de Thiès de répondre à cette question. Toujours est-il que Mamadou Massaly a été perdu par son excès de zèle. Sa déclaration tonitruante, revendiquant l’incendie survenu lors du meeting à Thiès, l’a desservi. Et son emprisonnement, suite à l’acte posé (?) le dimanche 17 janvier dernier, à Thiès, n’est que la «consécration» d’un long parcours parsemé de discours à la limite de s et de comportements arrogants. Massaly est, en effet, le prototype du souteneur zélé. Malheureusement, du genre de ceux qui sont fabriqués, de toutes pièces, par la presse.
La presse a la triste réputation de faire et de défaire les hommes. Surtout, ceux évoluant dans la galaxie politique. La preuve par Mamadou Lamine Massaly. Du nom de ce jeune homme de 30 ans, devenu tristement célèbre par ses frasques. Tellement, il est passé maître dans la démesure. Excessivement «fidèle» à Me Wade et à son fils Karim, d’aucuns diront opportuniste, il est tout aussi acerbe envers les contempteurs du régime. Pourtant, ce polygame, né en 1976 à Dakar, époux d’une «Mbacké-Mbacké», orphelin de père, proche de sa mère, frère d’un garde pénitentiaire et responsable des «Jeunesses Wadistes», était un illustre inconnu, il n'y a pas longtemps. Jusqu’à ce qu’il soit promu Président du Conseil d’administration (Pca) de la Société d’investissement et de réparation navale (Sirn), une entreprise née sur les cendres de Dakar-Nave, alors qu’il n’a même pas le Baccalauréat. Lui-même se targue, lors d’une émission «Sortie» de «Walf Fm», d’avoir «le niveau de la Terminale». Ce qui reste à être confirmé, car selon nos sources, Massaly n’aurait même pas le Bfem, à fortiori le baccalauréat. Lui, qui a fait ses études primaires à Thiès, à l’école Cheikh Ahamadou Bamba. Le problème est que, à son ignorance notoire, Massaly a ajouté une arrogance à nulle autre pareille.
Mais, le jeune libéral a tellement d’«amis» journalistes, dans presque tous les quotidiens, que ses moindres faits et gestes sont rapportés dès l’édition du lendemain. Il a sans doute pensé sans doute que cette «baraka» médiatique, conjuguée à la côte qu’il pense avoir auprès du chef de l’Etat et de son fils, lui donnent tous les droits. Aussi multiplie-t-il les déclarations fracassantes pour conserver les faveurs que le Secrétaire général national du Parti démocratique Sénégalais (Pds) lui a données. Sacrilège ! «L'Union des jeunes musulmans du Sénégal est une association de buveurs de whisky» ; «Modou Bousso Dieng (un jeune marabout : Ndlr) est un opportuniste» ; «Les proches collaborateurs de Wade sont des gens malhonnêtes et experts en maraboutage» ; «Les Sénégalais sont des sorciers. Mais, ils ne peuvent pas manger Karim Wade» ; «Je vais saboter le meeting de l’opposition, si elle continue d’injurier Me Wade»… Ce genre de déclarations, Mamadou Lamine Massaly, qui pour idoles Pape Samba Mboup et Farba Senghor en est coutumier. S’il ne se déplace pas, tout simplement, pour perturber les manifestations organisées par l’opposition.
Un comportement qui heurte les consciences et gêne même certains libéraux convaincus. L’un d’eux, un jeune du nom de Moussa Diakhaté, s’est même fendu d’une contribution (publiée dans les colonnes de Walfadjri en 2008) pour rappeler à Massaly une maxime d'un grand penseur qui enseigne que «mieux vaut se taire et passer comme un nullard que de parler pour confirmer son ignorance». «Massaly, quand vous défendez un parti qui est au pouvoir depuis sept ans, utilisez les forces de l'argument et non pas l'argument de la force. Donc, allez étudier, car le Sénégal de demain sera rigoureux quant au choix de ses dirigeants, ce sera l'ère du mérite», avait ajouté Moussa Diakhaté.
S’il avait écouté les conseils de ce jeune, mais sage homme, Mouhamadou Lamine Massaly ne se serait pas ouvert les portes de la geôle de la manière que l’on sait. Mais, comme disait l’autre, tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par se casser.
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