Me Marie Josée Hogue du cabinet Bouchard, avocate de Karim Wade a essayé de prouver la culpabilité du journaliste. A partir d’une brillante démonstration, l’avocate a indiqué que le journaliste a réuni des éléments de diffamation en accusant son client de détournements de fonds, de trafic de devises, comptes bancaires en Suisse, de confection de faux cachets, de tentatives d’assassinat, de menaces de mort à l’endroit des journalistes, d’association de groupe de putschistes, de prises illégales de parts de marché… Or, selon Me Hogue, Souleymane J, Diop n’a pas un iota de preuve contre Karim Wade puisqu’il lui était permis depuis le déclenchement de la procédure d’apporter ou de communiquer ses preuves. Pour elle, si tout homme politique est critiquable dans l’exercice de ses fonctions, il ne saurait question de fausseté. Dans le cas d’espèce, il est reproché au journaliste de n’avoir pas procédé à des vérifications, ni même de parler de sources fiables. L’avocate n’a pas compris que Jules Diop sachant qu’un journal sénégalais avait été condamné sur le dossier de trafics de devises n’a pas pris de précaution à ce niveau, l’intention de nuire est alors manifeste. Me Hogue estime aujourd’hui que Karim Wade, « un homme de grande qualité qui transige avec les grandes entreprises, les chefs de l’Etat doit avoir une réputation sans tâche. C’est pourquoi, il veut que sa réputation soit rétablie ». Cette dernière, tout en saluant la grande démocratie du Sénégal, est d’avis que celle-ci est menacée comme toutes les autres par la désinformation et l’intoxication. Elle a estimé que les journalistes ont le devoir d’informer, mais ils n’ont pas le droit de détruire la réputation d’une personne. Partant de jurisprudence canadienne sur des cas de diffamation, les avocats de Karim Wade ont réclamé la somme de 300.000 dollars soit l’équivalent de 120 millions de Fcfa à Souleymane Jules Diop.
Me Gérard Tchakoumi, l’avocat de défense qui a mal défendu son client
Attendu pour détruire les arguments en béton des avocats de Karim Wade, l’avocat camerounais de Souleymane Jules Diop, Me Gérard Tchakoumi du barreau de Montréal a plus qu’enfoncé son client qu’autre chose. D’emblée, Me Tchakoumi a dit qu’il était difficile de plaider sur ce dossier. Une déclaration qui plonge son client et la salle dans une torpeur. Pour arguments, il se contente de dire que le journaliste n’a pas été le premier à relayer une telle information. Et lorsque la Douane française a produit une attestation de faux dans le dossier, Souleymane J. Diop aurait fait son mea-culpa. Depuis lors, pour l’avocat, le journaliste n’a jamais évoqué à niveau, cette affaire. Me Tchakoumi parlera alors d’allégations malheureuses de son client. Et pire, l’avocat révélera à la grande surprise de son client et de la salle que Souleymane J. Diop a présenté des excuses qualifiées de sincères à Karim Wade. Il a estimé que son client a fait dans la témérité et dans la négligence, mais il est loin d’être jaloux du fils du chef de l’Etat. L’avocat de la défense finira par dire qu’une amende de 300.000 dollars est énorme pour son client. Il a demandé au juge de rejeter une telle amende en tenant en compte des faibles revenus de Jules Diop.
Ce dernier déçu par son avocat dira à la fin qu’il n’a jamais présenté des excuses à Karim Wade. Le journaliste ajoutera que quelle que soit l’issue du procès, il préférera garder sa dignité que de se courber devant le président de l’Anoci. Certes, il fut très difficile ou même impossible au journaliste d’apporter des preuves à ces propos, mais Souleymane J. Diop a été surtout victime d’un avocat hésitant qu’il dit lui-même ne pas connaître. Le juge Prévost a mis l’affaire en délibéré.
Correspondance particulière d’Abdou Karim DIARRA, Montréal Canada
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