
Sur les lieux, pour procéder aux constatations d’usage, les pandores de Podor vont découvrir, à un jet de pierres d’un arbuste, le corps sans vie d’un enfant en état de décomposition avancée, couché sur le côté droit, la tête orientée vers le sud-ouest, la boîte crânienne ouverte, le cordon ombilical pendant encore au ventre.
Plaidant coupable tout en reconnaissant avoir étranglé mortellement son nouveau-né, le 27 juillet 1996 à Pété, Penda Touré est condamnée à purger une peine de cinq ans de travaux forcés, 14 ans après les faits. En fait, elle a embouché la même trompette qu'à l'occasion de l'enquête préliminaire lorsqu'elle annonçait qu'elle avait mis nuitamment au monde un enfant viable qu'elle ‘liquidera’ par peur de son pater, ‘qui ne badine pas avec les questions relatives à l'adultère’.
L'avocat-défenseur de Penda Touré n'a pas manqué d'expliquer que sa cliente a participé, en avouant les faits à elle reprochés, à la manifestation de la vérité. Me Nam va ainsi insister pour que la cour lui accorde des circonstances atténuantes et l'absolution. D'autant que, sur le plan matrimonial, fera noter l’avocat, la bonne dame s'est remariée et est aujourd’hui mère de quatre bouts de bois de Dieu.
Avocat général, Saliou Mbaye plaidera pour qu'une peine de sept ans s'applique à l'auteur de l'infanticide. A l'en croire, dès lors que Penda Touré a reconnu les faits, l'infanticide est clairement établi. La constance des faits, poursuivra-t-il, est corroborée par les explications, on ne peut plus claires, de Penda Touré qui a ‘déroulé’ le film de l'horrible évènement, à la barre, avec force détails.
Placée sous le mandat de dépôt du 7 août 1996, elle va bénéficier d’une liberté provisoire le 3 février 1997. La native du village de Pété va, sous le feu des questions du président Adiouma Séye et de l'avocat général, dédouaner sa mère Khardiatta Watt, qui, selon elle, n'a rien à voir avec ce crime odieux.
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