Aliou DIA (Député) : 'La gratuité de l'eau ne peut plus durer à Touba'

Des situations de facilité telle que la gratuité de l’eau à Touba ne peuvent pas durer. L’avis est du député Aliou Dia. Selon lui, le statut de Touba doit être revu en ce sens afin de permettre un bon entretien du réseau hydraulique.

(Envoyé spécial) - Comme beaucoup d’autres responsables politiques, le député Aliou Dia est arrivé dans la ville sainte hier, lundi, pour participer au Magal 2008. A la tête d’une forte délégation, c’est dans la maison de Serigne Abdoul Fatah qu’il s’est exprimé sur la situation de l’eau à Touba. Selon Aliou Dia, il est temps que Touba change de statut et que ses populations paient l’eau. Pour lui, il est regrettable qu’à chaque Magal, le problème de l’eau revienne sur la table des organisateurs. ’C’est un problème récurrent qui est regrettable. Il est temps de trouver une solution durable au problème d’eau. L’Etat doit trouver une formule rapide qui permet de régler définitivement ce problème que rencontrent chaque année les pèlerins à Touba’, lance le député non inscrit. La solution proposée par les autorités du pays qui passe par le Lac de Guiers ne suffit pas, selon lui.

Le défenseur de paysans pense qu’il faudrait la combiner avec d’autres solutions. ‘On propose de faire venir l’eau du Lac de Guiers, mais je pense qu’il faudrait trouver d’autres solutions. Le Lac de Guiers ne parvient pas à satisfaire Dakar et même ceux qui sont à Keur Momar Sarr, situé à quelques mètres de l’eau, ont des pénuries d’eau. Le Lac de Guiers, à lui seul, ne peut pas régler le problème d'eau de Touba. Il faut élargir la surface de la Sénégalaise des eaux et permettre aux populations de Touba de bénéficier de leurs services quitte à payer l’eau. Il y a des situations de facilité avec la gratuité de l’eau à Touba qui ne peuvent pas durer. Sinon, il y aura toujours des difficultés’, clame Aliou Dia.

Selon lui, les forages comme solution ne sont pas mal, mais il faut les coupler avec d’autres solutions. ‘Et la Sde pourra faire l’affaire, cumulée à l’eau du Lac de Guiers. La solution, préconisée par les autorités, demandera des investissements lourds avec une bonne technicité. Mais qui va supporter les coûts ?’, se demande le député. Le statut de Touba doit être revu dans ce sens afin de permettre un bon entretien du réseau. ‘Je ne pense pas que la gratuité de l’eau puisse continuer. Mieux vaut contribuer et disposer de l’eau que de ne pas contribuer et de souffrir toujours à chaque fois que l’on organise un Magal. Le Magal n’est plus une affaire de Touba, ni des mourides, encore moins du Sénégal. Tous les musulmans convergent vers Touba. Si ce statut et cette façon de servir la ville en eau continue, il y aura toujours des problèmes. Donc les statuts doivent être revus et les conditions de dotation de la ville sainte en eau doivent être également revues’, déclare Aliou Dia.

La ville de Touba doit avoir un statut particulier mais cela ne veut pas dire, pense Aliou Dia, que l’eau doit être gratuite et qu’il faut continuer à utiliser les forages. ‘Les forages ne règlent pas grand’chose dans une ville à démographie galopante comme Touba. Il faut d’abord partir de ce que Touba a de commun avec tous les Sénégalais pour en même temps faire une réorientation, une réorganisation afin de pouvoir doter de manière effective Touba de cette denrée indispensable pendant les organisations religieuses’, poursuit le député des paysans.