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Mamadou Dia était président du Conseil des ministres au lendemain de l’accession du Sénégal à l’indépendance en 1960. Mamadou Dia est né en 1910 à Diourbel. Instituteur de formation, Mamadou Dia qui très tôt s’est lancé dans l’arène politique, est le signataire pour le Sénégal avec Michel Debré, côté français, des transferts de compétences qui consacrent l’accession du Sénégal à l’indépendance.
De 1960 à 1962, il fut président du Conseil des ministres. Léopold Sédar Senghor était alors président de la République, et le Sénégal vivait alors sous le régime parlementaire. Tout bascula en décembre 1962, lorsque le président Senghor fit arrêter Mamadou Dia qu’il accusa de coup d’État. Auparavant, c’est une motion de censure qui avait été votée contre son gouvernement à l’Assemblée nationale
En 1963, Mamadou Dia est jugé et condamné à la perpétuité. C’est à Kédougou qu’il sera enfermé. Pour se défendre contre ses accusateurs, Mamadou Dia avait sorti une phrase devenue célèbre. « On ne fait pas un coup d’État quand on détient le pouvoir », avait-il lancé à l’époque. Il passera douze années de sa vie à Kédougou et refusera de demander la grâce comme on l’y invitera. Il ne sera libéré qu’en 1974 par Senghor qui l’amnistiera.
Depuis sa libération, le président Mamadou Dia n’avait de cesse de lutter aux côtés du peuple. Après avoir créé avec d’autres hommes politiques sénégalais qui se battaient dans la clandestinité, le journal And Sopi pour se lancer dans le combat contre l’ancien régime socialiste, Mamadou Dia créera le Mdp au lendemain de l’instauration du multipartisme. Se réclamant du socialisme autogestionnaire, il sera même candidat à l’élection présidentielle de 1983 contre le président Abdou Diouf. Il acceptera de fusionner par la suite son parti qui deviendra plus tard le Msu, avec la Ligue communiste des travailleurs (Lct).
Aussi bien en 1988, qu’en 1993, il soutiendra la candidature de Landing Savané à l’élection présidentielle. En 2000, il fera partie des leaders de l’opposition à avoir soutenu la candidature de Me Abdoulaye Wade. Il aura des brouilles avec le président Abdoulaye Wade, car ne partageant pas sa façon de conduire le pays. En véritable homme de refus et de principe, il se distinguera dans l’opposition au régime du président Wade qui pourtant faisait partie de ses avocats en 1963.
Mamadou Dia est parti, laissant à la génération actuelle, son héritage politique incommensurable. La levée de son corps est prévue cet après-midi à 16 heures, à l’hôpital Principal. L’administration et l’ensemble de la rédaction de Nettali s’associent à la douleur qui frappe sa famille ainsi que l’ensemble du peuple sénégalais et présentent ses condoléances les plus attristées. Que la terre de Yoff où il sera inhumé lui soit légère
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