4 morts, 167 cas de personnes atteintes. Le choléra, ce fléau de la pauvreté et de la promiscuité, de l’insalubrité et du manque d’hygiène, communément dénommé « maladie des mains sales» ressurgit sur le territoire national, en pas forcés. Touba, Mbacké, Louga et Dakar sont les premières zones touchées.
Le choléra est–il en passe de devenir une constante parmi les maladies récurrentes qui fragilisent la santé de nos populations ? Des populations déjà en butte à la mauvaise qualité de l’environnement, à la gestion désastreuse des questions d’hygiène et d’assainissement, voire à la déficience de l’offre de santé publique? La question mérite à coup sûr d’être posée avec la résurgence du vibrion cholérique dans certaines zones du territoire national. Localisé il y a quelques jours dans la zone de Touba, éternel foyer d’émergence, l’agent vecteur de la maladie communément appelée « maladie des mains sales » est en train d’effectuer, petit à petit sa triste progression sur l’étendue du territoire national. Déjà, 4 décès ont été enregistrés parmi les populations touchées alors qu’un effectif global de 167 cas d’atteintes au choléra a été traité en urgence par les services médicaux. La région de Diourbel avec Touba et Mbacké se taille la part du lion avec près de 137 cas, suivi de Louga et Dakar, la capitale sénégalaise, avec 19 cas de cholériques.
Le retour du choléra, ce mal des pays pauvres, moins d’une année à peine après avoir drainé son lot de morts parmi les populations sénégalaises (près de 600 décès), suscite déjà moult inquiétudes et angoisses auprès de nos compatriotes. Alors que les problèmes de santé publique restent encore criards en raison d’une offre de services sanitaires déficients, les facteurs de propagation du choléra restent toujours prégnants dans l’espace sénégalais. Au premier chef de ces facteurs, on retrouve les conditions délétères d’hygiène et la mauvaise alimentation, voire les systèmes déficients d’assainissement qui sont le lot le mieux partagé dans les villes comme dans les campagnes (mauvais curage des caniveaux, fosses septiques insuffisamment protégées, eaux impropres déversées à chaque coin de rue, transport de toutes sortes de saletés d'une zone à une autre).
Face à cette résurgence du vibrion cholérique et de la menace qui pèse sur la santé des populations, l’Etat sénégalais s’est empressé de mettre en route des protocoles de santé afin de bouter ce fléau hors de l’espace épidémiologique national. Pour Omar Faye, le directeur de la santé, les initiatives de riposte tournent autour de la prise en charge des patients avec des dotations de solutés, de l’encadrement sanitaire par les médecins de district, de mesures de prophylaxie chimio-thérapeutique, du renforcement des services d’hygiène pour la désinfection des foyers et surtout de l’interdiction du stockage des eaux. Autant de procédures préventives et curatives pour atteindre «l’objectif zéro cas de choléra», selon la bienheureuse formule d’Abdou Fall, le ministre de la Santé et de la prévention médicale, il y a déjà une année en pleine explosion du choléra. Un objectif qui fut cependant tôt relégué aux calendes grecques en raison de l’incapacité notoire des services de santé à endiguer la « maladie des mains sales ».
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