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Une décision que de nombreux usagers ont mal pris car jugeant cela anormal. Mamadou est jeune étudiant. Tous les jours, il emprunte les minibus pour se rendre à l’université. Tout comme beaucoup d’usagers, cette hausse des prix, il la fustige « "Les dirigeants de l’Aftu ne sont pas sérieux. C'est de l'arnaque pure et dure parce qu'il faut un décret pour changer les tarifs » fulmine- t -il ajustant sa casquette.
Trouvé à l'arrêt des bus, M. Pathé Dia ne mâche pas ses mots et lâche crûment : « C'est désolant que les "Tata" ne respectent pas les normes. On n'a pas le choix parce que le matin, on se réveille tôt pour aller au travail. Donc, nous n’avons pas le temps de faire des histoires ». D'autres sont tentés de se demander si "nous sommes bien dans un État de droit et si les droits les plus élémentaires de la population sont bafoués en longueur de journée".
Pour sa part, Mme Niang Diatou dénonce : « Tout le monde sait que l'augmentation des prix n'est pas licite. La hausse du prix du carburant n’est qu’un prétexte. Pourquoi les autres transporteurs n'ont pas augmenté leurs tarifs ? » se plaint - il. Au delà de l' augmentation des tarifs, les populations vivent un véritable calvaire avec des cars hyper - bondés faisant fi des normes élémentaires de gestion des transports en commun et du simple bon sens.
Pleins comme un oeuf...
Une poule aurait toutes les peines du monde à retrouver son poussin dans cet imbroglio indescriptible. Des " tatas" hyper - remplis avec tous les risques d'accident que cela comporte, circulent à l' aise dans la capitale dakaroise, sous l'oeil des forces de l' ordre. Image peu riante pour une capitale dont les dirigeants aspirent à atteindre les cimes de l' émergence.
Symphonie du désordre! À cela vient se greffer l'indiscipline des receveurs qui est décriée. Leur manière de s'adresser aux clients, pose souvent problème. Conséquence majeure :ce sont des altercations à n’en plus finir avec les passagers. Mme Diatou Niang, une habituée des minibus justifie cette attitude en ces termes : « C'est dû au fait qu'ils (les receveurs) n'ont pas été formés.
Ce sont d’anciens chauffeurs de "Ndiaga Ndiaye" et de cars rapides. Ils passent tout leur temps à subtiliser les 25 francs des populations et cela ne les empêche pas d'user d' un ton insolent ». Mme Niang est d'avis que tout métier nécessite une formation bien ficelée. La surcharge pose aussi d’énormes problèmes aux usagers des minibus.
« Ils remplissent les bus jusqu’aux portes. Tout le temps ils y a des accidents, soit une personne blessée par la porte qui ne peut pas fermer correctement » s’indigne notre interlocutrice. Pourtant, les minibus ont une capacité de 25 places assises et 15 début. Et les autorités dans tout cela ? Cette question nous nous la posons.
Silence coupable des autorités
Depuis l'annonce de la mesure et malgré l'interpellation de Momar Ndao sur les chaînes de télévisions, les autorités étatiques sont muettes sur la question. Pourtant, elles devaient réagir . Car c'est l'État qui avait fixé le prix par décret. Donc, le seul attitré de faire hausser les tarifs des minibus "Tata'' par décret bien sûr.
Depuis lors, les autorités tardent à soulager la souffrance des populations. Car en a croire certains, l'État est le seul qui peut faire changer la position d'Aftu. D'où cet appel de Mme Niang Diatou « l'État doit faire quelque chose parce que nous sommes fatigués. Les gens souffrent et les temps sont durs maintenant ». D'autres à l' instar de M. Bah abonde dans le même sens en déclarant que « devant la loi, ce n'est pas réglementaire. Les autorités sont très complaisantes, je ne sais pas si elles ont eu une entente tacite avec les transporteurs sur le dos des populations".
Le Président d'Aftu très évasif
Boubou blanc, bonnet bien serré sur la tête, El Hadji symbolise le prototype du transporteur. Il est le président de l'Aftu. Son bureau se trouve à Petersen. Interpellé sur l'augmentation des tarifs et la surcharge au niveau de ces cars de transport en commun, il reste évasif : « C'est déjà fait, vous pouvez partir ».
En insistant sur la question, il nous demande de vider les lieux avant de dire que «le coup est déjà parti. Donc, je ne vous dirai rien du tout à ce sujet ». Mieux, nous lui avons même demandé son contact au cas où il changera d'avis mais il a catégoriquement refusé. C'est dire qu'Elhadj semble entretenir le flou.
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