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Ce mardi 25 février, les habitués du ciné-club de la Fondation Konrad Adenauer ont assisté à la projection de «Dakar, la rue publique» du réalisateur sénégalais, Ben Diogoye Bèye. Un film qui pose le débat sur «sa ville, Dakar» devenue «rurale» et «où tout le monde fait ce qu’il veut, où il veut, quand il veut».
Dans le cadre de son ciné-club, la Fondation Konrad Adenauer a projeté ce mardi dans la soirée, le film de Ben Diogoye Bèye, «Dakar la rue publique». Un docu-fiction d’une cinquantaine de minutes, dans lequel le réalisateur sénégalais regrette cette époque «où il faisait bon vivre» à Dakar. «Sa» ville devenue rurale et «où tout le monde fait ce qu’il veut, où il veut, quand il veut». C’est que Ben Diogoye, qui se désole du hideux visage qu’offre la capitale sénégalaise, lance un cri du cœur afin que Dakar retrouve son lustre d’antan.
C’est ainsi qu’il pose le débat, pour la résurrection de cette cité «tuée» selon l’architecte Pierre Goudiaby Atépa, par tous ces jeunes campagnards qui ne savent pas ce qu’est réellement une ville et qui ont fini par y installer le désordre, l’anarchie. Loin d’être les seuls «anarchistes», ces ruraux ne dament pas, loin s’en faut, le pion, à ces citadins de seconde zone qMamy SY ui également, ne se gênent pas le moins du monde, en érigeant des habitats qui obstruent la circulation.
L’«envahissement désordonné» de la «chose publique», son accaparement est également décrit dans ce film, par des voix autorisées, notamment des économistes, des doctorants en pharmacie, qui s’attardent respectivement sur l’accroissement de la population de la capitale qui passe de neuf cent mille vers les années 70, à plus de deux millions à nos jours, la vente illicite de médicaments dans les trottoirs au vu et au su de la grande masse.
Projetée en avant-première, au mois d’août de l’année dernière, à l’Institut français Léopold Sédar Senghor, «Dakar la rue publique» est la toute dernière production du cinéaste Ben Diogoye Bèye qui a réalisé en 1975, son premier court-métrage, «Les Princes Noirs de Saint-Germain Des Prés». Une satire qui met à nu le quotidien de jeunes chômeurs africains à Paris et qui ouvre grandement les portes de la reconnaissance, à l’assistant réalisateur de Djibril Diop Mambéty dans «Touki Bouki», de Momar Thiam dans «Sarah et Mariama». Ben Diogoye Bèye est récompensé en 1981 et en 2005, au Fespaco, pour ses films, «Sey Seti» et «Un amour d’enfant».
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