Inexplicable ! La déroute des Lions à Tamale face à l’Angola a fait sortir plus d’un Sénégalais de ses gonds. Le second acte d’un match qu’on croyait déjà plié en première mi-temps a été cruel. Et anesthésique. Dix minutes après la défaite lourde et inattendue, la rue était bizarrement calme. Une mine tristement drôle s’est emparée des visages des supporters pourtant d’habitude très verbeux quand il s’agit du ballon rond.
On ne trouve pas les mots pour décrire son amertume. Juste certains osent ressasser les images de la 2e mi-temps durant laquelle l’Angola bouffe «leurs» Lions. Et un, et deux et trois… D’autres, éternels optimistes se lancent dans des calculs pythagoriques pour déterminer les chances de qualification du Sénégal. Une minute après, la poussée d’adrénaline prend le dessus sur l’anesthésie de Dakar et sa banlieue. Des groupuscules de jeunes ont commencé à se former et à déblatérer. L’insulte est sur toutes les bouches. Les Lions (tous) et leur coach en prennent pour leur grade. «C’est une bande de vieux homo… qui ne méritent pas la pluie de milliards qui tombe sur eux» lance un supporter dépité. Un autre accuse : «ils ne pensent qu’aux filles et aux boîtes de nuits.» De Kasperczak, on remarque surtout qu’il a réussi la prouesse de faire moins bien que Guy Stephan. Avec l’aval de «Mbaye Ndoye, un incompétent entouré d’une bande d’ignares qui font de l’équipe nationale leurs fonds de commerce.» Les mots ne suffisent alors plus pour exprimer la rage.
On s’en prend violemment aux posters géants des Lions pour le compte de la pub de leur sponsor leader. Aux abords du stade Lss, toutes ces affiches géantes aux alentours de l’autoroute sont calcinées. Plus loin, certaines artères de la ville. Parcelles Assainies, Tilène, Triangle Sud, les ruelles dégagent une fumée noire de pneus brûlés. La palme est revenue à l’avenue Cheikh Anta Diop. Les étudiants y ont fait régner la chaude ambiance des grèves. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre venues avec plus cinq véhicules pleines de caisses de grenades lacrymogènes. Certains Gmi sont restés sur l’avenue tandis que les autres sont partis rétablir l’ordre au niveau du Triangle Sud. Pourtant, les jeux ne sont pas encore fait. Il resterait un tout petit espoir de qualification se consoleront quelques irréductibles. Qu’à cela ne tienne, ces supporters sont déjà repus de “leurs” Lions. Aux bords des larmes, Aïcha les vomit :«on les avait placés si haut dans notre estime, ils sont descendus trop bas. Je n’ai jamais eu aussi honte de ma vie.»
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