Les obligations de débarquement, l'embarquement de marins et la contre-partie financière sont les points d'achoppement dans les négociations qui devraient aboutir, début juillet, à la signature du 18ème Protocole de pêche entre le Sénégal et l'Union européenne, a révélé mardi à Dakar, Ndèye Tické Ndiaye Diop, directrice des Pêches maritimes.
"Sur les obligations de débarquement, la partie européenne souhaite enlever de l'accord et du protocole les clauses de débarquements obligatoires au moment où l'industrie sénégalaise, qui ne dispose pas de flotte suffisante pour son approvisionnement, rencontre des difficultés. Ce qui n'est pas en conformité avec notre politique dont le deuxième axe reste la satisfaction de la demande nationale en produits halieutiques", a indiqué Mme Diop au cours d'une conférence de presse à Dakar.
Concernant l'embarquement de marins, la directrice des Pêches maritimes a expliqué qu'au moment où la partie sénégalaise souhaite le maintien du statut quo avec 50% de l'équipage constitué de marins sénégalais, les Européens proposaient un équipage provenant des pays ACP, sous prétexte d'une harmonisation.
"Pour la contre-partie financière, le volume global proposé par l'Union européenne est de l'ordre de 50% par rapport à la moyenne annuelle des Protocoles précédents", a encore souligné Mme Diop.
Toutefois, elle a indiqué que le Sénégal et la Communauté européenne ont des points de convergence comme la révision des possibilités de pêche en fonction de l'état des ressources, la possibilité pour le Sénégal de prendre, au besoin, des mesures urgentes en faveur de la conservation des ressources, le principe de la dénonciation et la suspension en cas de non-respect des engagements souscrits par les parties.
Le partenariat entre le Sénégal et la Communauté européenne est fondé sur deux instruments que sont l'accord-cadre de pêche et le Protocole et ses annexes.
En 1979, le Sénégal a été le premier pays de l'Afrique de l'Ouest à conclure un accord de pêche avec la Communauté européenne, dans le but d'une coopération en matière de pêche dans un cadre légal et sécurisé.
La durée de validité des protocoles est passée de deux ans à quatre ans pour les deux derniers. Le 17ème Protocole signé entre le Sénégal et la Communauté européenne en 2002 est arrivé à expiration le 30 juin dernier, laissant un vide juridique sur le plan de la coopération dans le domaine de la pêche entre les deux parties.
"La rupture des négociations aura des conséquences sur l'approvisionnement de l'Europe en poisson et de l'industrie thonière sénégalaise", a indiqué la directrice des Pêches maritimes, précisant que rien ne s'oppose à la reprise des négociations avec l'UE dans la mesure où le cadre réglementaire existe.
On rappelle qu'au Sénégal, la pêche représente 30% de la valeur des exportations, contribue considérablement au Produit intérieur brut (PIB) et crée 600.000 emplois directs ou indirects.
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Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion