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Le retard de paiement des sommes dues aux paysans par les huiliers, au titre de la campagne 2009-2010, est néfaste. Il «risque de tuer la filière» de l’arachide, estime Aliou Dia. «Cette situation va engendrer le découragement des paysans. Vous faites une production record de 1 200 000 tonnes, l’envoyez dans les points de vente et attendez 7 ou 8 mois sans être payé.»
Au total, informe le président de Forces paysannes, les huiliers doivent 18 milliards aux paysans. Cette somme représente le cumul des dettes de SUNEOR (pour 180 000 tonnes d’arachides), NOVASEN (162 000) et CAIT (56 000), qui ont acheté les graines des paysans. Selon le porte-parole de la Commission de l’Assemblée nationale de Cession, de Supervision et de Suivi de la Distribution des semences intrant et matériel agricoles, cette situation constitue un «goulot» d’étranglement pour les paysans qui, «ont besoin de se faire payer immédiatement».
Cette situation s’explique, selon Aliou Dia, par le fait que les huiliers «n’avaient pas pris les dispositions pour regrouper le financement qu’il fallait pour une bonne campagne, afin que les paysans disposent de leur argent dès qu’ils livrent les graines».
Le président de Forces paysannes reste toutefois optimiste. Il pense que les paysans rentreront dans leurs fonds. «Les usines ont des statuts qui les obligent à payer. L’Etat a également la possibilité de les obliger à payer, selon le député. Il y aura certes du retard, mais les paysans seront payés.»
Aliou Dia invite toutefois «le gouvernement (à) régler le plus rapidement ce problème qui a posé un grand préjudice aux producteurs». Ces derniers risquant de boucler la présente campagne arachidière, «en fin avril», sans être payés.
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