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Suite au protocole d’accord entre le gouvernement du Sénégal et le fonds d’appui aux initiatives de base en Afrique (Faib), le ministère de l’Economie maritime et des Transports maritimes internationaux devait acquérir deux aéroglisseurs pour la desserte de la Casamance. Le président de la République avait reçu au palais, Robert Sagna, puis Jean Pierre Senghor administrateur du Faib, pressenti pour piloter le projet. Et du 08 au 11 avril 2006, une équipe de la marine marchande, composée de son directeur Yérim Thioub et de Gomis Diédhiou inspecteur de la navigation maritime, a séjourné à Portsmouth (Angleterre), pour visiter «in situ», les deux aéroglisseurs. Dans leur recommandation finale, les «missionnaires» ont constaté que «les deux aéroglisseurs sont dans un état technique satisfaisant et présentent un niveau de maintenance exceptionnel depuis leur arrêt d’exploitation en 2002… Par conséquent rien ne s’oppose au principe de leur passage sous pavillon sénégalais».
«Mensonge d’Etat»
Mais selon des sources proches de ce dossier et ayant participé à l’inspection des deux aéroglisseurs à Londres, le gouvernement a caché la vérité aux Sénégalais dans cette affaire. Dénonçant avec force ce qu’ils appellent «un mensonge d’Etat», nos sources jurent que Wade était convaincu du bien-fondé du projet et qu’il l’avait même avalisé. En outre, nos sources accusent le ministre Habib Sy d’avoir dessaisi son homologue Djibo Kâ du dossier pour des raisons personnelles. Elles pensent également que des «raisons politiciennes non avouées ont trompé le Président et fait capoter le projet». Ils accusent aussi le technicien Oumar Ndiaye d’avoir fait un rapport défavorable sur les aéroglisseurs et contribué à tout plomber.
L’échec d’une «entreprise familiale»
Au ministère des Infrastructures, de l'Equipement, des Transports terrestres et des Transports maritimes intérieurs, on s’emploie à démonter les «affabulations» qui entourent cette affaire. Pour Oumar Ndiaye que nous avons joint hier et qui affirme avoir déconseillé à Wade de donner son accord pour l’arrivée des deux aéroglisseurs, le Sénégal est sauvé de justesse d’une deuxième expérience du Joola. «Les deux navires qui ont 38 ans d’âge, ne desservaient que la Manche et étaient aux arrêts depuis 2000», argumente-t-il. Qui plus est, ils consomment du kérosène et sont incapables de faire le plein une seule fois entre Dakar et Ziguinchor. Quant à Mouhamed Elimane Lô de la cellule de communication de ce ministère, il souligne que la nomination à ce poste de Habib Sy est bien postérieure au choix d’une firme allemande pour la construction un nouveau navire destiné à desservir la Casamance. D’autres sources proches du ministère des Transports maritimes intérieurs vont plus loin. En parlant de l’échec d’une «entreprise familiale». Car Robert Sagna serait aussi le beau père de Jean Pierre Senghor du Faib.
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