Encore les inondations qui continuent de charrier leur lot de malheur et de désolation. Après le bébé de treize mois, mort noyé dans la cour d’une maison à Thiaroye, voilà qu’un autre nouveau-né a subi le même sort à Yarakh.
Et l’on reparle des inondations et de l’incapacité notoire du gouvernement sénégalais à lui trouver une solution définitive. À Yarakh, plus précisément au quartier Hann-Magasin, les populations n’ont pas manqué, hier, de crier leur colère après le drame survenu aux environs de 15 heures. Et tout est allé très vite. La mère du bébé, une sourde-muette répondant au nom Maïmouna Cissé, avait quitté Pikine pour rendre visite à sa génitrice B. Samb. Comme cela se fait dans toutes les maisons lorsque grand-mère reçoit ses petits-fils, Papa Amadou Cissé -c’est le nom du nouveau-né- est vite confié à sa grand-mère qui, après l’avoir longtemps bercé dans ses bras pour l’endormir, décide finalement de le coucher sur un lit situé dans une chambre inondée.
Hélas, une erreur grossière, car la suite va être cauchemardesque. Les larmes aux yeux, Mammy Guèye, habitante de Hann-Magasin et témoin des faits, raconte : «C’est dans un mouvement brusque que le bébé s’est projeté hors du lieu pour se retrouver dans les eaux qui ont envahi la chambre lors des dernières pluies.» Couché à plat ventre dans les eaux à l’insu de sa grand-mère, le nouveau-né, découvert quelques minutes plus tard dans cette position, n’a hélas pas survécu, malgré la rapidité des secours. En effet, au centre Albert Royer de Fann, où il a été évacué, P.A Cissé qui avait sombré dans le coma n’a pu être réanimé. La gendarmerie de Hann et les sapeurs-pompiers se sont déplacés sur les lieux pour les constats d’usage et l’enlèvement du corps du nouveau-né.
Un drame de plus qui a fait sortir de leurs gonds, les habitants de Hann-Magasin. Un quartier où le plan Orsec déclenché à la suite des inondations n’a jusqu’ici produit aucun effet sur le quotidien des populations obligées de patauger et de cohabiter avec les eaux stagnantes. «Nous sommes livrés à nous-mêmes, personne n’est venue à notre secours», peste un habitant de Hann-Montagne qui n’a pu retenir ses larmes à la vue du corps du nouveau-né.
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