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Bamba Ndiaye, ministre-conseiller chargé des affaires religieuses et porte-parole du président de la République, coopté par Wade après une participation à un débat télévisé, ne veut pas perdre son fromage. C’est ainsi qu’il est prêt à débiter tout propos, dont son employeur le charge. Pour preuve, il soutient que l’État ne reviendra pas sur les 20 milliards de francs Cfa, issus de la vente de la troisième licence de téléphonie mobile à Sudatel. Car, la filiale de cette entreprise soudanaise au Sénégal, Expresso, a publié un communiqué pour blanchir l’État. Expresso ne pouvait faire autrement. Car sachant que l’État sénégalais, qui n’a pas manqué de faire chanter le deuxième opérateur de téléphonie, Sentel, ne l’épargnera pas. Ceci, d’autant que c’est depuis le Soudan que la confirmation du détournement des 20 milliards de francs Cfa de commissions est venue.
Bamba Ndiaye a indiqué que ce scandale ne préoccupe plus l’État, puisque Expresso a publié sa précision. Il appartient aux accusateurs de fournir ses preuves. En somme, il oublie que bien des citoyens sénégalais ont séjourné ou croupissent en prison, pour être soupçonnés de malversations financières. Il perd la mémoire à dessein, parce que voulant couvrir le fils de son employeur.
Le scandale risque d’être tu. Car, ce ne sont pas les parlementaires qui vont ouvrir une commission d’enquête pour tirer au clair cette affaire. Ils défendent la cause du président au détriment des intérêts des Sénégalais, qui les ont élus. Ce n’est pas, également, le procureur de la République qui va s’autosaisir. Le maître des poursuites est sous la coupole du ministre de la Justice, que nomme le président de la République. La séparation des pouvoirs n’existe au Sénégal que sur les textes. En somme, pour la restitution au contribuable sénégalais de ses 20 milliards, les populations ne peuvent compter que sur l’opposition et la société civile. On se souvient que l’entrepreneur Bara Tall, qui a créé un mouvement citoyen pour en découdre avec le président Wade et son fils, fait circuler une demande de signatures de ses compatriotes, sur laquelle il se fondera, pour une plainte, contre X, devant les instances internationales, afin que les 20 milliards soient rapatriés au Sénégal. Une requête appuyée par des sénateurs américains. C’est certainement de ce côté que viendra l’espoir, car les Sénégalais ont fini de ne plus croire à la Justice de leur pays, qui fonctionne, depuis dix ans, à deux vitesses, comme ce ne fut jamais le cas dans son histoire.
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