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L'avenir de la Côte d'Ivoire était suspendu dimanche 2 janvier à une nouvelle mission que doivent conduire lundi à Abidjan trois chefs d'Etat ouest-africains, accompagnés du Premier ministre kényan. Envoyé par l'Union africaine, le kényanRaila Odinga est arrivé dimanche après-midi au Nigeria pour voir dans la soirée le président Goodluck Jonathan, qui tient actuellement les rênes de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), en première ligne dans les efforts de médiation.
S'il s'est prononcé récemment pour le départ de Laurent Gbagbo de la présidence ivoirienne, par la force si nécessaire, M. Odinga a assuré n'avoir "aucun a priori"."Nous voulons juste lui parler et nous verrons ce qui se passera", a expliqué le Premier ministre kényan, qui a présenté sa visite comme "une mission de protection de la démocratie et de la voix du peuple en Côte d'Ivoire". Il retrouvera lundi à Abidjan les chefs d'Etat Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) etPedro Pires (Cap-Vert).
VOIE DU DIALOGUE PRIVILÉGIÉE
Mandatés par la Cédéao, les trois hommes étaient venus une première fois mardi pour rencontrer Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara, les deux protagonistes de la grave crise née de la présidentielle du 28 novembre. M. Gbagbo est resté au pouvoir après avoir été proclamé élu par le Conseil constitutionnel, mais la quasi-totalité de la communauté internationale reconnaît M. Ouattara comme président légitime, désigné vainqueur par la commission électorale.
La Cédéao privilégie encore la voie du dialogue, mais a menacé d'utiliser la force pour faire partir M. Gbagbo s'il refusait de céder sa place à M. Ouattara. L'option militaire est d'ailleurs en préparation, en "dernier recours". L'organisation doit décider d'ici mardi de "nouveaux pas" en vue d'une issue. Amnesty International a demandé aux émissaires de la Cédéao de "placer la protection des droits humains au coeur de leurs efforts".
LA CAMP GBAGBO ACCUSE L'ANCIENNE REBELLION D'EXACTIONS
Anne Gnahouret, ministre de la Solidarité de M. Gbagbo, a de son côté fait état de plus de 10 000 Ivoiriens réfugiés au Liberia et en Guinée, et de plus de 2 500 déplacés internes. Ces derniers ont fui "les zones tenues par les rebelles pour échapper aux exactions" dans le nord du pays, sous contrôle des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) qui appuient M. Ouattara, selon la ministre qui a accusé "les organisations internationales" de les "ignorer"Abidjan a vécu dimanche dans l'attente d'un assaut des partisans de Gbagbo sur le quartier général de son rival, qui ne s'est finalement pas produit. Charles Blé Goudé, leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, leur a demandé de se tenir prêts à "libérer à mains nues", après le 1er janvier, l'hôtel où M. Ouattara est retranché avec son gouvernement dirigé par le chef des FN Guillaume Soro.
Tout était cependant calme dimanche aux alentours du Golf hôtel, protégé par des éléments FN et quelque 800 soldats de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), qui en effectue aussi le ravitaillement par hélicoptère. M. Gbagbo a haussé le ton contre l'Onuci, l'accusant d'avoir "tiré sur des civils" - ce qu'a formellement démenti la mission -, et a exigé qu'elle quitte le pays. Il avait déjà demandé le départ des quelque 9 000 hommes de l'opération onusienne, ainsi que des 900 soldats français de la force Licorne qui l'appuie, affirmant qu'elles soutenaient militairement son adversaire.
1 Commentaires
Uiofgy
En Janvier, 2011 (03:16 AM)Participer à la Discussion