XIBAR.NET (Dakar, 25 Février 2010) - Comme révélé par le journal L’As, l’avion présidentiel rouille, depuis bientôt trois ans, sous le hangar de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Ceci, parce que le président Wade n’a pas renoncé à se payer un Boeing, si ce n’est déjà fait.
Tout au début de son premier mandat à la tête du Sénégal, le président Wade avait fait une option : ne pas payer une hélice au bateau « Le Djola », qui permettait de désenclaver la région de Ziguinchor, pour se faire acheter le moteur de l’avion présidentiel. Les dépenses relatives au navire gravitaient autour de cinq cents millions de francs Cfa, celles nécessaires à la Pointe de Sangomar à plus de trente milliards de nos francs. Sa décision a entraîné en septembre 2001 le naufrage du bateau.
L’avion pour lequel il avait prétexté le financement « d’amis », avant de dévaliser l’argent du contribuable sénégalais, est immobilisé, depuis octobre 2007 dans l’enceinte de l’aéroport Léopold Senghor. Pourtant, il a été envoyé sept mois durant en visite technique à Perpignan, en France. Un des verrres du cockpit s’était fissuré à l’occasion d’un déplacement du président Wade, avec une
kyrielle de ses ministres le 14 avril 2007. Des investissements à perte faits à volonté, parce qu’en vérité le président Wade veut un nouvel avion. Il avait mis la pression en 2007 sur son ministre de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Diop, qui avait soutenu devant les députés cette « nécessité ». Mais la dépense a été jugée comme étant de « luxe » par les bailleurs. Le contexte de marasme économique, qui perdure au fur et à mesure de son mandat avait également imposé au président Wade de ne pas s’exposer à la vindicte populaire. Mais, il avait poussé l’audace jusqu’à mettre son dévolu sur un Boeing qui était destiné au Sultan de Brunei ; même les robinets de l’appareil sont chromés en or. Mais, le président Wade reviendra à la raison. Il dédommagera, à coût de milliards, le propriétaire de l’avion pour désistement. Nos sources avancent « entre deux et trois milliards » de francs Cfa.
Cependant, il ne parvient toujours pas à se résigner à oublier le « bel oiseau ». Il a relancé le ministre des Finances, pur lui dire, en plaisantant, que les montants qu’ils dépense pour ses voyages, ceux des membres de son gouvernement et sa famille sont strictement supérieurs à celui de l’avion dont il avait fait la commande. Abdoulaye Diop, selon nos sources, en a convenu avec lui. Il étudierait les possibilités de doter le président d’un nouvel avion, d’autant que, viscéralement, le président Wade ne veut plus de la Pointe de Sangomar, qu’utilisait son prédécesseur Abdou Diouf. Le nom de l’appareil est également lié à celui du président Senghor, qui l’avait nommé en pensant à sa Petite côte natale. Comme lui, le président Wade veut avoir son avion. Il lui a même trouvé un nom. Il a instruit son fils et par ailleurs super ministre d’État chargé , entre autres départements, de la Coopération internationale et des Transports aériens, d’étudier le dossier avec le ministre de l’Économie et des Finances. Mais ses proches lui ont fortement conseillé de ne pas passer à l’acte avant de disposer d'un troisième mandat à la tête du Sénégal. C’est dire que s’il est réélu, le premier acte qu’il posera sera d’acheter un avion tout neuf, qu’il baptisera comme sa statue.
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