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(Correspondance) - Il aura fallu qu'un incendie se déclare au Daaka et qu'il y ait au moins trois morts, 37 blessés et d'importants dégâts matériels pour que l'Etat réagisse. Et c'est parce que le chef de l'Etat, Me Abdoulaye Wade, ne veut plus revoir ces clichés, que le ministre de l'Intérieur, Bécaye Diop, venu assister ce dimanche à la clôture de la 68e édition du Daaka de Madina Gounass, a révélé hier à l'assistance que le chef de l'Etat a décidé de réhabiliter le Daaka de Madina Gounass. Pour le chef de la délégation gouvernementale, ‘ce qui est arrivé, c'est un accident. Et nous sommes certains que ces accidents peuvent se répéter si des mesures ne sont pas prises. Alors le chef de l'Etat a décidé de trouver des solutions pour que pareille situation ne se renouvelle pas’. Aussi, poursuit le ministre, ‘nous avons demandé au jeune frère du Khalife de venir sur Dakar pour que nous puissions voir ensemble ce que nous pourrons mettre ensemble, pour protéger les chefs religieux, les talibés et les simples citoyens’.
Il faut dire que le jeune frère du Khalife de Madina Gounass a interpellé les sept ministres présents au Daaka en ces termes : ‘Abdoulaye Wade tient toujours ses promesses ; s'il ne fait rien pour réaliser ces aménagements, vous en serez les principaux responsables’. Une façon de ‘mettre la pression’ sur les autorités telles que Zaccaria Diaw, Kalidou Diallo, Adama Sall, Sada Ndiaye, Mamadou Diop Decroix ; ces talibés du marabout qui doivent, selon le chef religieux, jouer leur partition dans l'aménagement de ce site religieux.
En outre, l'incendie de jeudi dernier a déteint sur cette cérémonie. Et pour cause, les stigmates demeurent encore visibles avec les restes de marchandises et de huttes calcinées. Lorsque le ministre et sa délégation effectuaient des visites de courtoisie auprès de certains dignitaires religieux, de nombreux jeunes les ont interpellés pour dire : ‘Plus de 10 ans de promesses non tenues, les populations n'en peuvent plus. C'est du concret qu'elles veulent avec la construction d'un second forage à haut débit, des aménagements modernes, etc.’. Et c'est comme si le ministre Bécaye Diop avait perçu ses doléances ‘anonymes’. C'est ainsi qu’il dira au Khalife : ‘le régime libéral n'est pas un ciel nuageux, avec des éclairs et des grondements de tonnerre qui ne pleut jamais’. Une manière de dire que ‘ce régime tient toujours ses promesses, contrairement à un régime socialiste qui n'a rien fait pour le Daaka, après quarante ans de pouvoir’.
Auparavant, au moment où la délégation ministérielle foulait le sol du Daaka, l'hélicoptère du leader de l'Afp, Moustapha Niass survolait le Daaka. Une arrivée quelque peu inattendue qui aurait mis mal à l'aise des membres de la délégation gouvernementale dont certains n’ont pu s’empêcher de scruter le ciel pour identifier l'‘oiseau’ volant.
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