EDUCATION DE BASE A MATAM - La grande mobilisation pour une école attractive
Sept jours d’échanges et de partage pour recenser, ordonner et hiérarchiser les contraintes de l’éducation de base à Matam afin d’y apporter des réponses structurelles et ponctuelles. Voilà le défi qu’attendent relever avec brio, durant cette semaine du 22 au 28 mai consacrée à l’école de base, les acteurs de l’éducation nationale présents à Matam. Avec en toile de fond, la problématique d’un environnement scolaire propice à des apprentissages de qualité.
95% d’enseignants relevant de la catégorie des corps émergents, un déficit criard en équipements pédagogiques, des établissements presque dépourvus de tout, des écoles au découvert et non clôturées, dénuées de latrines, de points d’eau et de cantines scolaires, de fortes pesanteurs sociales liées aux mariages précoces et autres transhumances…La 11èmerégion du Sénégal, en l’occurrence Matam, traîne de goulots d’étranglement largement préjudiciables à l’atteinte des objectifs d’éducation pour tous. Accès, maintien, réussite, parité, achèvement de cursus, qualité de l’éducation: des buts de développement de l’école qui semblent pour beaucoup d’observateurs de véritables arlésiennes. Soucieux de redresser ces déséquilibres, les acteurs de l’éducation de concert avec les Partenaires techniques et financiers ont entamé, sous l’égide du ministère de tutelle, une vaste réflexion autour de la problématique de l’environnement scolaire dans la région de Matam.
La 10e semaine nationale de l’éducation de base qui a choisi cette année en cadre d’exercice les départements de Matam, Kanel et Ranérou, entend en effet partir d’un diagnostic lucide de la réalité des écoles locales pour promouvoir des recommandations et initiatives à même d’inscrire la qualité au centre des apprentissages pédagogiques. Toutes choses qui devraient transiter, selon l’Inspecteur d’Académie Demba Ndiaye, par la facilitation d’un environnement scolaire adéquat dans une région « où les écoles, parce que toutes au découvert, continuent de subir toutes sortes d’agressions et végètent dans la précarité». A preuve, l’enseignement élémentaire à Matam recense sur 290 écoles 188 établissements à cycles incomplets alors que 243 écoles ne sont clôturées, 197 restent sans points d’eau, 255 sans électricité… Des disparités qui risquent de rendre vains les efforts consentis par les différents acteurs de l’éducation (enseignants, parents d’élèves, Etat, Ptf…) pour accompagner la dynamique d’éducation de qualité pour tous, avec notamment l’implantation soutenue de classes physiques pour faire face à la demande de plus en plus forte. C’est dans ce sens que par l’I.A. Demba Ndiaye a lancé un vibrant appel durant la cérémonie de lancement de la 10e semaine nationale de l’éducation de base pour la promotion à Matam du paquet intégré de services et de prestations indispensables à un cadre de vie propice à l’efficacité des apprentissages et au rendement scolaire comme les murs de clôture, les bibliothèques solaires, les sanitaires, les points d’eau… Une manière en fin de compte pour l’I.A. d’inviter les Organisations non gouvernementales et autres Partenaires techniques et financiers de l’éducation à appuyer la région de Matam dans son effort constant visant « à rendre ses écoles plus accueillantes et plus attractives».
Coalition pour l’environnement scolaire
Pour sa part, le ministre de l’Education Moustapha Sourang tout en reconnaissant le caractère crucial de l’environnement scolaire dans la mise en œuvre d’une école de qualité a renouvelé la disposition de son département à renforcer les efforts en faveur de l’éducation de base à Matam. Une bataille qui sera gagnée selon le ministre par le biais de la mobilisation de tous les acteurs et partenaires de l’école, de la synergie des actions et de la mise sur pied impérative d’une coalition régionale pour l’environnement scolaire. Et le Pr Sourang d’annoncer que « la région de Matam deviendra bientôt une plate-forme éducative avec la construction d’une nouvelle inspection d’académie de 100 millions, celle des inspections départementales de Kanel et de Ranérou, l’érection d’une école de formation d’instituteurs avec une bibliothèque de 2000 ouvrages, une salle informatique de 20 machines et un bus pédagogique, voire même une université répondant aux spécificités régionales. Notons enfin qu’en marge du Comité régional de développement du mardi 24 mai, le Pr Sourang s’est engagé à diligenter une audit-diagnostique de toutes les déperditions et autres travers enregistrés au niveau local dans la distribution et la répartition des manuels et autres fournitures scolaires. Une manière d’apporter une solution à l’épineuse équation des supports pédagogiques destinés aux apprenants et qui disparaissent au cours de route pour atterrir ailleurs que chez leurs destinataires légitimes.
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