Le substitut du procureur Issa Ndoye, encore sous le coup de l’émotion à l’image de ses collègues, aura tout intérêt à surveiller ses gardes avant de s’aviser à vouloir mettre de l’ordre « au marché » du bloc des Madeleines. Il en a effet essuyé une douche froide de la part de Lamine Bara Diagne qui n’a trouvé d’autre forme de réceptivité à la leçon civique de son bienfaiteur que de lui déverser le sceau d’eau qui traînait sur le couloir du premier étage du tribunal régional hors classe de Dakar. Le magistrat victime venait alors de lui donner une pièce de 100 francs en guise d’aumône, non sans lui faire remarquer que «le lieu n’était toutefois pas indiqué pour la mendicité». le mot certainement de trop pour le téméraire mendiant qui lui jette à la figure l’espèce sonnante en faisant observer à son tour à son donneur de leçon qu’ « il fréquente le tribunal avant sa naissance ; une coutume que rien ni personne, fut-il Me Wade, (qui en a donc aussi pris pour son grade de président) ne peut révoquer...» Le procureur Ndoye réussit quand meme à s’engouffrer dans son bureau pour réquisitionner les limiers de la cave, avant d’aller faire constater par son supérieur, le procureur de la république adjoint Samba Faye, son kaftan blanc mouillé. Et la brigade des affaires générales de la Dic d’en dresser un procès-verbal de poursuites de Lamine Bara Diagne en flagrant délit d’outrage à magistrat dans l’exercice de ses fonctions. Il ressort de l’enquête que l’ incriminé, qui a refusé de se soumettre à la prise de ses empreintes en vue de son identification par les services de la police scientifique et technique, pourrait avoir fait l’objet de plusieurs condamnations pénales pour divers délits, dont celui de l’usage de stupéfiants. En attendant sa traduction à la barre l' on s’interroge au temple de Thémis sur l’état de santé mentale de l’agresseur Diagne ? Mais fou ou pas, il risque bien une thérapie judiciaire de choc, avant d’aller à Fann.
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