(L’Express) Des combats opposent depuis jeudi l’armée sénégalaise à des rebelles dissidents du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, ex-indépendantiste) dans le sud du Sénégal, a-t-on appris vendredi à Dakar de sources militaires. "L’armée (sénégalaise) est entrée en action contre les rebelles. Une opération est en cours depuis hier (jeudi)", a annoncé le colonel Antoine Wardini, directeur de l’information et des relations publiques des armées.
Une source militaire locale a précisé que l’armée avait engagé des combats "pour sécuriser" une zone proche de la frontière gambienne et située dans l’arrondissement de Sindia, où sont installées des bases rebelles.
Ces rebelles sont menés par Salif Sadio, un chef militaire du MFDC opposé au processus de paix engagé par Dakar et la direction historique du mouvement.
Aucun blessé n’est à déplorer du côté de l’armée sénégalaise, a également indiqué cette source, sous couvert d’anonymat.
Une source proche de la présidence a confirmé vendredi à l’AFP une opération de "l’armée intervenue à la demande des populations fatiguées par les combats entre les hommes de Salif Sadio et d’autres factions du MFDC" ces dernières semaines.
Le gouvernement sénégalais et la direction du MFDC ont signé le 30 décembre 2004 un "accord général de paix" devant mettre fin à une rébellion indépendantiste qui a fait des centaines de morts depuis son déclenchement, en 1982.
Des négociations de paix prévues par cet accord ont été reportées à deux reprises fin 2005 et début 2006.
Lundi, dans un courrier adressé au président sénégalais Abdoulaye Wade, l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, chef du MFDC, s’était déclaré "pris d’étonnement de voir sur le territoire de la Casamance un redéploiement" des forces sénégalaises dans les parties nord et sud de la Casamance, d’où elles s’étaient retirées il y a environ un an.
"Les combattants de même que la population ont des inquiétudes par rapport à l’avenir de cette paix", avait ajouté l’abbé Diamacoune sans plus de détails.
L’armée avait déjà annoncé fin avril des accrochages avec des "éléments supposés" du MFDC près de la frontière bissau-guinéenne (sud de la Casamance).
Ils faisaient suite à l’offensive lancée mi-mars par l’armée bissau-guinéenne pour démanteler de part et d’autre de la frontière des bases de Salif Sadio, dont les hommes se sont repliés dans le nord de la Casamance, près de la frontière gambienne.
0 Commentaires
Participer à la Discussion