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Les 10 000 personnes atteintes de maladie rénale seront bientôt soulagées face aux soins coûteux que leur prise en charge implique. Et pour cause, l'Etat décide de rendre effective la subvention du traitement de certaines maladies dites à soins coûteux. Parmi ces affections, figurent en bonne place les maladies rénales. C'est une enveloppe de quelque 2 milliards de F Cfa que l'Etat a pu trouver pour l'achat des consommables et l'administration de certains soins destinés à la prise en charge des victimes de ces maladies onéreuses. Et c'est le ministre de la Santé et de la Prévention médicale qui aura la primeur de l'information d'ici vendredi, date à laquelle la Journée mondiale du rein sera célébrée. Concrètement, les tarifs qui étaient de l'ordre de 50 000 F Cfa par séance de dialyse vont passer à presque 10 000 F Cfa. Ce qui fait que les 3000 à 4000 malades du rein sous dialyse, qui dépensaient 150 000 F Cfa pour les trois séances hebdomadaires, n'auront plus à débourser que 30 000 F Cfa tous les 7 jours pour se faire purifier le sang. Et globalement, la facture annuelle de cette prestation reviendra aux familles des malades à environ 1,5 million F Cfa par an au lieu de 8 millions de F Cfa.
«Moins de 2% des malades en phase terminale sont pris en charge»
Sur un autre registre, le Pr Boucar Diouf, chef du service néphrologie de l'hôpital Aristide Le Dantec, qui a animé une conférence de presse, hier, en prélude à la Journée mondiale du rein célébrée jeudi à Khombole, est revenu sur la prévalence inquiétante de la maladie. «La prévalence et l'incidence de la maladie rénale augmentent avec l'âge. Et les néphropathies vasculaires et les néphropathies diabétiques sont devenues les premières causes d'insuffisance rénale chronique terminale», a expliqué le Pr Diouf, qui indique que les cas en phase terminale représentent plus de 40% des malades. Dans ce même sillage, le spécialiste fait remarquer que 10% des dialysés sont des diabétiques. Seulement, du fait du coût jusqu'ici exorbitant des soins, «moins de 2% des malades en phase terminale sont pris en charge». Pis, «leur fréquence est en nette progression», ajoute-t-il, avant de conseiller le dépistage précoce des personnes issues de famille ayant un diabétique et d'édicter les «huit règles d'or à respecter pour la préservation des reins».
«Les cubes culinaires sont catastrophiques pour les reins»
Il faut, recommande le chef du service néphrologie de Dantec, pratiquer au moins 30 minutes d'exercices physiques par jour, contrôler régulièrement votre taux de sucre dans le sang, surveiller votre tension artérielle, réduire la consommation de sel, ne pas fumer, éviter l'automédication, contrôler les reins si vous êtes diabétique, manger sainement et évitez l'obésité. À en croire le Pr Boucar Diouf, comme dans le cadre de la recrudescence des accidents cardio-vasculaires, c'est l'alimentation et l'oisiveté de la majorité des victimes qui sont à l'origine des maladies rénales. «Il faut manger moins gras, moins salé, moins sucré pour se préserver avec la pratique sportive», recommande le Pr Diouf, qui prévient que «les cubes culinaires sont véritablement catastrophiques pour les reins, pour la santé en général parce qu'il ne s'agit que d'une concentrée de sel au parfum de la viande ou du poisson».
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