Le mouvement des handicapés libéraux n’est pas du tout content du président Wade, leur secrétaire général, à qui il reproche de les snober, malgré les nombreuses démarches entreprises pour qu’il les reçoive. Ainsi, las de courir derrière leur mentor, ces libéraux ont décidé, au cours d’une conférence de presse, de suspendre leurs activités, en attendant de rencontrer Me Wade.
Porté sur les fonds baptismaux depuis 2007, le mouvement des handicapés libéraux qui a, pour principal objectif, de soutenir le président Wade et son parti, vient de sortir de sa réserve, en interpellant directement leur mentor, par ailleurs secrétaire général de leur formation politique. En conférence de presse, samedi dernier, Pape Madièye Sarr, le secrétaire général national du mouvement est largement revenu sur l’origine de leur courroux. «Depuis les élections présidentielles où nous avions abattu un travail de titan en sensibilisant les handicapés pour qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales, avant de les encadrer le jour du vote, malgré nos moyens limités, nous continuons toujours de taper partout pour que le parti nous reconnaisse, mais en vain», s’est d’emblée désolé M. Sarr qui ajoute, la mine sévère : «N’empêche, nous ne regrettons rien du fait d’avoir soutenu le président Wade car, nous reconnaissons honnêtement, qu’il a beaucoup fait pour les couches vulnérables en général et en particulier les personnes handicapées». Poursuivant son argumentaire, Pape Sarr, ce petit fils de Me Wade note encore : «Aujourd’hui, les membres de notre mouvement n’ont plus la volonté de travailler pour le Pds parce que depuis sa création, ni le président, notre Sgn, ni les responsables au sommet du parti, n’ont jamais daigné répondre à nos nombreux appels. C’est pourquoi, après une réflexion bien mûrie, nous avons fait violence sur nous même, en décidant de suspendre nos activités». Ainsi, utilisant un style va-t-en guerre, le conférencier soutient aussi que «la balle est maintenant dans le camp du président, s’il n’a pas besoin de notre mouvement, il doit le dire pour qu’on puisse prendre à temps une décision!». Lui emboîtant le pas, Ibrahima Séne, le secrétaire général régional dudit mouvement, signale lui aussi que : «l’objectif était d’accompagner le président Wade dans sa lutte contre la pauvreté, avec le document stratégique de réduction de la pauvreté (D.S.R.P) qui s’appuie sur les O.M.D, dont nous avons contribué à vulgariser». Aussi, M. Séne est d’avis qu’«avec l’alternance, les handicapés ont retrouvé leur véritable place dans la société, l’accès au crédit est maintenant acquis, nous sommes pris en compte dans la construction des infrastructures qui disposent toutes des rampes ou des ascenseurs. C’est cela qui nous a le plus motivé à soutenir le Pds, d’ailleurs pour justifier notre position nous avions initié un projet dénommé PICE (Projet d’inscription des handicapés sur les listes électorales)».
Malgré tout, se désole cependant M. Sène : «Le président Wade est resté sourd par rapport à notre appel, tout se passe comme s’il n’a pas senti notre implication ou bien il n’a pas la bonne information. Donc, nous réitérons que, nous sommes tous unis comme un seul homme si le pape du Sopi continue de nous snober, nous allons prendre une décision qui pourrait être préjudiciable au Pds».
Paru dans La Voix Plus
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