Rébellion casamançaise : Salif SADIO accepte de négocier

Salif Sadio, l'ex-homme fort d'Atika, l'aile combattante du Mfdc, aurait décidé de prendre langue avec ses frères d'armes en vue des négociations avec le gouvernemement du Sénégal. A son corps défendant, puisqu'il s'est toujours montré rétif. En effet, les autres fractions du mouvement irrédentiste, sous la férule de Magne Diémé et de César Atoute Badiate, qui l'ont poussé jusque dans ses derniers retranchements, menaceraient de donner l'assaut final si Salif Sadio campe sur ses positions.

Selon des informations parvenues du maquis, Salif Sadio serait revenu à de meilleurs sentiments et aurait accepté de rejoindre le camp de la paix dans lequel se trouvent les autres fractions armées ainsi que l'aile politique du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Mais, à en croire des sources proches de l'aile combattante du mouvement irrédentiste, le chef d'Atika, mis en minorité depuis un certain temps, aurait revu sa position, à son corps défendant. En effet, ses frères d'armes, notamment ceux qui sont sous la férule de Magne Diémé et César Atoute Badiate, qui l'ont poussé jusque dans ses derniers retranchements, menacent de donner l'assaut final si Salif Sadio se borne à rejeter les négociations entreprises entre le Mfdc et le gouvernement sénégalais. Selon nos interlocuteurs, ils n'entendent plus laisser celui qui est qualifié de tête brûlée du maquis, remettre perpétuellement en cause les acquis obtenus auprès de l'Etat du Sénégal. Et surtout les résultats des négociations inter-Mfdc après les rencontres de San Domingo en Guinée-Bissau. Lesquelles ont été boycottées par Salif Sadio."A chaque fois que le Mfdc semble près du but, Salif Sadio met le pied dans le plat", indiquent nos sources. Elles ajoutent : "Maintenant, le maquis a décidé d'en finir avec lui, soit il accepte de négocier soit il disparaît".

Il s'y ajoute, poursuivent nos interlocuteurs, que Salif Sadio s'est mis à dos la majeure partie des combattants du Mfdc qui ne lui ont pas encore pardonné les brimades et les assassinats perpétrés contre ses frères d'armes au moment où il était au faîte de sa puissance. Ils sont nombreux ceux qui veulent lui faire la peau. "Et Salif Sadio en est conscient", déclarent nos sources.

Entre le marteau de l'Etat du Sénégal et l'enclume de ses frères d'armes, Salif Sadio aurait donc décidé de prendre langue avec les autres factions de l'aile combattante du Mfdc. Et, à cet effet, il se serait ouvert à des bonnes volontés qui s'activent dans la résolution de la crise casamançaise. C'est ainsi, selon nos sources, que l'ex-homme fort d'Atika a saisi, par le biais de ces derniers, le collectif des cadres casamançais, dirigé par Pierre Goudiaby Atépa, pour que celui-ci dissuade les combattants du Mfdc de donner l'assaut final. Joint au téléphone, Pierre Goudiaby Atépa ne veut ni con,firmer ni infirmer ces informations. Il se contente de dire que "l'intérêt du Mfdc, c'est son unité". Et d'ajouter : "Cette unité doit être un préalable à toute négociation avec le gouvernement".