Kaolack, 19 avr (APS) – Une jeune femme de 20 ans a été condamnée à cinq ans de travaux forcés pour infanticide par la Cour d’assises de Kaolack, siégeant lundi, a constaté le correspondant permanent de l’APS dans la capitale du Saloum.
Woudé Diané mariée à un émigré, était tombée en grossesse dans son village de Maka Cissé (Tambacounda) des œuvres d’un inconnu. Ayant accouché seule à domicile, elle jeta dans une fosse septique l’enfant enveloppé d’un pagne.
Le corps n’a ensuite pu être récupéré et aucun certificat médical n’a pu établir qu’il était le bébé était mort-né.
La grossesse qu’elle niait ferment en la cachant, sera confirmée suite à une échographie effectuée 7 mois avant l’accouchement sur injonction du mari revenu au bercail. Selon les résultats de l’échographie, l’enfant était vivant à cette période, soit deux mois avant l’accouchement survenu le 31 juillet 2007.
A la barre, Woudé Diané a affirmé que l’enfant était mort-né pour n’avoir pas crié. Elle a ajouté qu’elle était abandonnée par sa belle-famille (le mari étant retourné à Dakar) et parce qu’elle avait honte elle s’est résolue à se séparer de son bébé, cinq heures après sa venue au monde. Pour finir, elle a mis son acte sous le coup d’’’un décret divin’’.
L’avocat général, Me Karim Diop, a qualifié de simple l’affaire au motif qu’il y a une volonté manifeste de vouloir se débarrasser d’un enfant. Ce dernier était vivant à sa naissance et rien, dans le dossier, ne prouve le contraire, a-t-il martelé avant de demander 15 ans de travaux forcés contre l’accusée.
Me Ousseynou Faye, avocat de la défense, s’est appesanti dans sa plaidoirie sur l’état d’abandon ou de quarantaine dans lequel se trouvait sa cliente. Elle était ‘’la risée de toute une concession’’, a relevé l’avocat, insistant sur la détresse d’une femme, affrontant seule, avec sa grossesse et son accouchement, tout son entourage.
Ainsi, elle a été malade pendant 17 jours sans soins, ce qui, estime-t-il, peut bien conforter la thèse soutenue de l’enfant mort-né. Au vu de tout cela, l’avocat a plaidé la disqualification des faits en violation des lois d’inhumation, avant de demander des circonstances atténuantes pour sa cliente.
La cour qui n’est pas allée dans ce sens a reconnu Woudé coupable d’infanticide et l’a condamnée à cinq ans de travaux forcés. La femme dont le mari assistait au procès, est en prison depuis octobre 2007. Woudé Diané sera libre en 2012.
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