Ousmane Tanor Dieng croit en effet savoir que la situation économique, politique et sociale s’est beaucoup détoriorée en 7 ans d’alternance. Instruisant le procès du régime de Wade, il suffit selon lui d’interroger les sénégalais pour se rendre compte à quel point Me Wade est devenu impopulaire. Tanor indexe ainsi la mauvaise gestion de l’Etat par les libéraux et leur « manque de cohérence » pour expliquer les problèmes présents. Interpellé en effet sur l’opportunité de créer le Sénat, Tanor répond que « les Sénégalais se souviennent des critiques qu’il (Me Wade) avait faites sur le Sénat, qualifié à l’époque de budgétivore ». Pour lui, "Wade ne cherche ni plus ni moins qu’à placer sa clientèle politique » en voulant créer cette institution. Ousmane Tanor estime qu’en agissant ainsi, Me Wade s’installe dans un cercle vicieux puisque « plus vous créez des postes, plus il y a des prétendants ». Dénonçant la dilapidation de l’héritage que les socialistes avaient laissé aux libéraux en termes d’équilibres macro-économiques et de gestion, Ousmane Tanor Dieng critique dans la même veine le train de vie de l’Etat : « aujourd’hui le nombre des ambassadeurs a doublé alors que nous en avions supprimés quand on était au pouvoir. Je ne vois pas quel caractère économique il y a à ouvrir une ambassade à Kingston par exemple », a-t-il déclaré. Mais ce n’est pas là les seuls problèmes qui grèvent le budget de l’Etat puisque, croit savoir Ousmane Tanor Dieng, « le parc automobile de la Présidence est ahurissant et au niveau du patrimoine bâti de l’Etat, les conventions ont repris de plus belle". Il reproche aussi à l’Etat d’abuser du téléphone : « on avait établi un ges-compte pour éviter le gaspillage », déclare-t-il.
Ousmane Tanor Dieng qui dénonce tous ces « abus » croit donc que l’opposition a une bonne carte à jouer « avec Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho, Moustapha Niasse, Madior Diouf, moi-même etc ». Pour lui, la Cpa a les meilleurs profils et le programme commun devrait permettre, à l’en croire, de mettre en place un dispositif pertinent pour convaincre les sénégalais de voter pour la Coolition populaire pour l’alternative (Cpa). Il confirme dans le même sens que l’opposition travaille pour un « régime d’inspiration parlementaire », contre « l’hypertrophie du pouvoir présidentiel » et non dans la perspective du « tout sauf Wade ». Il estime que l’exemple de Wade a fait que « nous ne croyons plus au messie mais à une équipe solidaire avec des comportements loyaux". Sur sa candidature relativement à celle probable des socialistes Robert Sagna et Alassane Dialy Ndiaye, il révèle que tout sera tranché par les militants « démocratiquement ». Quid de la main tendue d’Idrissa Seck ? Ousmane Tanor Dieng ne veut pas cracher dessus. "Jusque-là, Idrissa Seck était membre du Pds. Du moment qu’il se positionne aujourd’hui dans l’opposition, nous disons que c’est une bonne chose. C’est quelque chose qu’il faut saluer. Nous avons le même objectif qui est d’alterner l’alternance. Nous allons le recevoir et voir ce qu’il est possible de faire ensemble". Ousmane Tanor Dieng s’est aussi prononcé sur les candidatures multiples de l’opposition pour la présidentielle pour dire que ce n’est pas une mauvaise chose puisque tout le monde soutiendra le candidat qui émergera au premier tour. Les accords que l’Etat a signés avec l’Espagne et la France ont aussi été évoqués par Tanor qui les a dénoncés.
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