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"Mes seins ont commencé à se développer à l’âge de 12 ans". Blandine Lusimana, 31 ans aujourd’hui, se rappelle encore de ce qu’elle a subi sur ses seins dans sa puberté.
Alice Bafiala, Kinshasa
"Ma mère me réveillait juste avant le lever du soleil, vers 5 heures du matin. Elle frappait mes seins à l’aide d’un malaxeur en bois, réchauffé légèrement (ndlr : ce malaxeur est utilisé pour préparer le fufu dans la cuisine congolaise). Les coups n’étaient pas violents, mais sur des tétons naissants, on ressent quand même une petite douleur", explique Blandine. Sa mère lui a fait comprendre que c’était une façon de lui éviter une croissance rapide de sa poitrine. Pour plus d’efficacité, elle a poursuivi ce massage jusqu’à l’âge de 15 ans.
Une coutume
La pratique n’est pas très connue en RDC. Selon des témoignages, elle serait plutôt répandue dans les deux provinces du Kasaï et seules les mères averties massent les seins de leurs filles dès qu’ils commencent à apparaître. "La tradition en soi veut qu’avant le massage les bouts de seins soient piqués par le chaume, une tige qu’on retrouve facilement dans les deux Kasaï. Ensuite, la mère peut masser les seins de sa jeune fille avec un malaxeur légèrement chauffé ", raconte Mme Balela, ménagère originaire du Kasaï, pour qui la première raison de cette pratique est la beauté des seins de la jeune femme qui se développe. "Pendant trois jours, matin et soir, la mère doit veiller à modeler les seins de sa fille pour avoir un résultat efficace", insiste-t-elle. Mais à Kinshasa, où le chaume n’est pas facile à trouver, les adeptes de cette pratique se contentent juste du malaxeur en bois.
Résultat discutable
Originaire du Kasaï-Oriental, Chantal Mbiya, quinquagénaire, est mère de 6 enfants dont quatre filles. Elle reconnaît avoir pratiqué le massage de seins sur trois de ses filles. "Pour moi, le résultat est efficace. Je n’ai pas massé les seins de ma deuxième fille qui était peureuse et je remarque que c’est la seule à avoir de gros seins qui ont tendance à tomber. Par contre, ses autres sœurs, qui ont subi ce massage, ont des poitrines plutôt sexy, malgré les allaitements que deux d’entre elles ont commencé à faire".
Blandine ne partage pas cet avis. "J’ai des seins normaux comme la plupart de filles que je connais à Kinshasa et qui n’ont pas subi la même pratique que moi. J’allaite pour la deuxième fois et mes seins subissent les effets normaux des femmes dans mon cas. Je crois que cette pratique est juste une croyance à laquelle sont attachées nos mamans et que cela n’a aucun effet sur le développement normal de la poitrine", soutient Blandine.
Une pratique encouragée par un contexte social ?
Au Kasaï-Oriental et Kasaï-Occidental, deux provinces où les mariages précoces sont courants, Véronique Ngomba, jeune étudiante en sociologie, se demande si le massage des seins n’est pas motivé par le souci pour les familles de marier leurs filles le plus tôt possible. "La fille représente encore au Kasaï une source de revenus pour ne pas dire une sorte de marchandise qu’on ne doit jamais laisser moisir en stock. Une fois qu’elle atteint un développement corporel : l’ayant droit coutumier ou son père s’empresse de la marier. Autant pour la mère de contribuer, d’une façon ou d’une autre, à façonner un détail corporel important de celle qui va procurer des recettes à la famille à travers le versement de la dot".
9 Commentaires
Leuk
En Août, 2011 (13:57 PM)Naficheriedsk
En Août, 2011 (14:10 PM)Nabi
En Août, 2011 (14:17 PM)merci d'avance
C...con...
En Août, 2011 (14:29 PM)...
Lagaffe
En Août, 2011 (15:38 PM)Ah bon? Je ne le savais pas . Normal....je suis un homme
Bro
En Août, 2011 (16:46 PM)Babs
En Août, 2011 (19:58 PM)Mor Ndiaye
En Août, 2011 (22:10 PM)Pullo Fuladu
En Août, 2011 (07:25 AM)Bonne journée.
Pullo Mballo.
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