Un instrument d’aide à la prise de décision peut être un qualificatif de l’étude prospective « Sénégal 2025 ». Celle-ci a fait hier l’objet d’un atelier de validation des scénarii et de partage du rapport d’étape. Elle place l’alimentation au premier rang des soucis des Sénégalais pour les trente années à venir.
Selon Ousmane Ndoye de la Direction des Stratégies de développement au ministère de l’Economie et des Finances, les priorités des Sénégalais pour les années à venir et par ordre d’importance sont la sécurité alimentaire, la santé, l’habitat, l’emploi et l’éducation. C’est ce qu’il appelle le « paquet de départ » ou le « minimum ». Il faisait une présentation, hier, à l’occasion d’un atelier de validation des scenarios et de partage du rapport d’étape de l’étude prospective « Sénégal 2025 ». « Les populations placent l’alimentation en tête de la liste de leurs soucis avec un avis favorable auprès de 6 enquêtés sur 10 », a-t-il révélé. D’après lui, la sécurité alimentaire n’est garantie que pour 57,8% des personnes interrogées. Comme raisons avancées, il y a l’absence de production locale et à la cherté des denrées de première nécessité. A l’en croire, la réduction des prix des denrées alimentaires de première nécessité, la garantie de la sécurité alimentaire pour tous et le développement de l’agriculture locale sont « les soucis les plus importants » des populations.
La deuxième priorité est la santé. Dans ce domaine, les aspirations des populations reposent sur la disponibilité des médicaments dans les structures de santé, l’existence d’infrastructures hospitalières dans les zones d’habitation. Le troisième axe prioritaire est l’habitat. Il a relevé une explosion démographique occasionnant une « bidonvilisation » des villes. L’emploi enregistre un score de 44% au vu de « l’ampleur de l’insatisfaction des populations sur le système emploi et en particulier celui des jeunes », souligne le rapport. Il a insisté sur l’emploi en banlieue. Il est impératif, dans les prochaines années, que les autorités aillent à la recherche des solutions pour résorber le chômage des jeunes, a-t-il plaidé. L’éducation est le dernier axe prioritaire des Sénégalais. Selon M. Ndoye, seuls 31 des 65 enfants inscrits au cours d’initiation arrivent au cours moyen. Parmi ces 31, 13 obtiennent leur entrée en sixième, 7 le Bfem et 5 seulement le Bac. Toutefois, estime ce spécialiste, « le Sénégalais est un homme optimiste ». Dans sa rétrospective de la société sénégalaise, la richesse est source de consommation, de prestige. Le Sénégalais, a-t-il livré, s’adapte au progrès et « nos coutumes ne nous condamnent pas dans le sous-développement ». Il en veut pour preuve ce qu’il appelle « l’éthique Baol-Baol ». Ousmane Ndoye est aussi revenu largement sur l’attitude du sénégalais avec le temps, l’Etat et le service public, la question genre, la confiscation du pouvoir politique par les élites urbaines, la démocratie locale, les difficultés au niveau de la santé et de l’éducation. En tout, cette étude a permis de « dégager 59 variables clefs qui expliquent l’évolution de la société sénégalaise ».
A l’en croire, il y a des tendances lourdes comme la dépendance de l’agriculture aux aléas climatiques, l’inadaptation formation-emploi et la faiblesse du taux d’achèvement dans le système éducatif... A ces tendances, viennent s’ajouter des « germes de changement » que sont les médiats, la famille et l’école ; mais aussi l’amélioration de l’environnement des affaires, le renforcement de la gouvernance locale, la promotion des énergies renouvelables et la promotion de l’approche genre. A en croire la directrice de cabinet du ministère de l’Economie et des Finances, Mme Mboup, ces « faits porteurs d’espoir », placent le développement de notre pays sous de bons auspices ». Expliquant l’importance de cette étude, elle dira que « pour faire face à l’évolution actuelle du monde caractérisé par des interdépendances accrues et par des bouleversements de différents ordres, il nous fallait explorer notre environnement interne et externe afin d’en déterminer les caractéristiques saillantes et d’analyser les facteurs clefs qui fondent notre futur ».
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