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Mais tout porte à croire que l'échéance du chef de l'Etat ne sera pas respectée. Et ce sont les populations qui devront, le cas échéant, prendre leur mal en patience. Qui plus est, le distributeur indépendant, Gti, réclame à la Senelec des créances estimées à 6 milliards 700 millions de francs. Des dettes qui font aujourd'hui objet de contestations du côté de la rue Vincent. La Senelec n'est pas d'accord sur le montant avancé par la filiale américaine. Elle a émis des contestations sur 1 milliard 500 millions de francs. Ce qui veut dire que la Senelec ne reconnaît que les 5 milliards 200 millions de francs. Mais elle doit impérativement les payer pour que Gti puisse reprendre ses activités et ce n'est pas encore fait. Même si le président Wade avait donné des instructions au ministre délégué au Budget, Cheikh Adjibou Soumaré, de régler cette note de Gti, il n'en demeure pas moins que la réalité des procédures administratives de décaissement du montant réclamé par le distributeur indépendant n'ont pas permis à l'Etat d'honorer les factures de la Senelec.
Autre fait non négligeable, la disponibilité du combustible. Selon des sources dignes de foi, la Senelec serait en rupture d'approvisionnement. Même si par ailleurs, elle a reçu de son fournisseur Total, la multinationale française, près de 24 000 tonnes de produits (fuel et gasoil) au mois de septembre dernier. Un volume de 20 000 tonnes est attendu de Total. D'ailleurs, un tanker devrait amarrer à Dakar le 15 octobre prochain, et un autre le 19.
Tant que la Senelec disposait suffisamment de produits pétroliers, le différend avec le distributeur indépendant ne se faisait pas trop ressentir sur le réseau pour lequel Gti apporte une puissance de 50 mégawatts. Comme il n'y a pas suffisamment de combustibles, les difficultés se sont accentuées à cinq jours de la date butoir fixée par le président Wade. Pour tirer la sonnette d'alarme, la Cellule initiative et stratégique, qui regroupe les cadres du Pds (parti au pouvoir), n'a pas manqué de mettre la Senelec devant ses responsabilités. La Cis demande à la société de prendre toutes les dispositions utiles pour que les Sénégalais connaissent la lumière. Une lumière dont les populations ont tant besoin en cette période de canicule. Et Dakar est de plus en plus dans le noir à l'approche du 15 octobre.
Conscient des difficultés, mais aussi de la responsabilité qui pèse sur ses épaules, le directeur général de la Senelec est au Maroc pour négocier la fourniture d'intrants auprès de la Samir. Mais selon des sources auprès de la Senelec, le problème est aussi technique. Il est dû, d'après elles, à l'arrêt de certaines unités et à la vétusté des équipements. Rue Vincent ne tourne plus à plein régime de ses capacités.
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