DISPARITION DE SEYDINA INSA WADE Le père du folk sénégalais s’est éteint

Par: MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU - Lobservateur | 10 mai, 2012 à 18:05:21 | Lu 22177 Fois | 18 Commentaires

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Seydina Insa Wade, auteur, compositeur, interprète, précurseur du folk sénégalais a rendu son dernier souffle, hier à la clinique Les Mamelles de Dakar où il était alité depuis plusieurs semaines. Il sera inhumé ce matin au cimetière musulman de Yoff.

La nouvelle de son décès a attristé le monde de l’Art. Malade depuis plusieurs années, Seydina Insa Wade a regagné l’au-delà hier, à 11h49 mn. Il s’est éteint, à 64 ans, à la clinique Les Mamelles de Dakar où il était hospitalisé depuis plusieurs semaines. Son état de santé préoccupant avait suscité la solidarité de ses pairs artistes. Certains d’entre eux s’étaient même mobilisés pour organiser un concert le 1er avril dernier afin récolter des fonds pour le sauver des griffes de la faucheuse. Le Ministre de la Culture, Youssou Ndour avait aussi fait un geste à son endroit, en se rendant à son chevet, avec une enveloppe de 500.000 FCfa. Malheureusement, tous ces efforts n’ont pas suffi à le tirer du lit. A lui redonner cette force et cette grande créativité musicale qui l’ont poussé hors des chantiers battus de la musique locale et fait de lui le prophète Insa du Folk sénégalais. Avec ses refrains aériens soignés aux panégyriques Layènnes chantant la gloire de Dieu, du prophète Mahomed et de Mame Limamou Laye, le Mahdi de Yoff, les uniques modèles de sa vie. De cette vie qu’il a traversé en distributeur de plaisir avec cette voix mélodieuse qui chassait les pensées les plus odieuses.

C’est aujourd’hui, à 10 heures du matin, que Seydina Insa sera rendu à…Yoff, inhumé auprès de son illustre homonyme. De cet homme dont il a porté haut et beau le nom jusqu’à la caricature. Né en 1948 à la Médina à Dakar, Seydina baigne très tôt dans l’atmosphère religieuse. Son père iman l’initie à la lecture du Coran qu’il finit par maîtriser. Alors que personne ne n’y attendait, il intègre en 1964, un groupe de quartier comme contrebassiste, à l’insu de ses parents. Deux ans plus tard, il participe au premier festival mondial des Arts Nègres, avec une touche particulière, il chante le folk en wolof. Il devient par la même occasion, l’un des précurseurs de la musique acoustique au Sénégal. Tour à tour il évolue au sein du Négro star de Pape Seck comme guitariste, puis au tropical Jazz de Mady Konaté. C’est 1968 que sa carrière commence à décoller, lorsqu’il forme le Xalam 1 avec Cheikh Tidiane Tall et Idrissa Diop. Ensemble, ils imposent leurs styles Jazzy et se font repérés par Ndiouga Kébé, alors directeur de la boîte de nuit le Sahel. Ce dernier les engage et ils changent le nom de leur formation musicale et le nomme désormais le «Sahel».

Fort de toute cette expérience, Seydina Insa Wade entame, au début des années 70, une carrière solo qui le mène dans toutes les boîtes de nuit de Dakar, puis de Paris. En 1977, il donne naissance à son premier album solo qui s’intitule «Gorgui» et commence à se faire un nom en Hexagone. Pris par la nostalgie du pays, il valse entre les deux continents. Entre Paris et Dakar, il alterne carrière solo et groupe. Il rejoint son ami de toujours Idrissa Diop, qui a fondé entre-temps le Tabala avec Oumar Sow. Durant ces années, son deuxième album solo, «Yoff», une ode à la terre de sa foi, verra le jour. Une production à cheval entre la musique traditionnelle et moderne, qui sera talonnée par d’autres albums, toujours dans la même veine, avec des textes et des messages profonds. Seydina Insa, fidèle Layenne, ne s’est pas uniquement arrêté à la musique, il s’est aussi essayé au théâtre et à la poésie. En 1988, date qui marque la disparition du leader Abdoulaye Prosper Niang, il regagne le Xalam et en devient le chanteur principal pendant six ans. Sa longue absence du terroir l’a poussé à revenir au bercail, histoire de renouer avec ses racines et tisser des liens avec la jeune génération qui ne le connaissait pas. Ainsi il a vécu, ainsi il est parti. Il a aura marqué d’une belle empreinte la musique Sénégalaise. Adieu Insa !

Tags: Insa Wade de ces musicien xalam 2 folk hommage

Auteur: MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU - Lobservateur

18 Commentaires

Fam
En Mai, 2012 (18:18 PM)
yalnako YALLA yeureum diègalko ay bakaram tè yèkhègnou.AMINE

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Corason

En Mai, 2012 (00:45 AM)

SEYDINA, les mots me manquent...Adieu!!! Si je ne suis pas venu te voir les derniers jours c parce que je ne supportais pas de te voir souffrir...repose en paix et Qu'ALLAH LE TOUT PUISSANT t'accueille au paradis Amin!

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