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Le journaliste sénégalais est friand de données des personnalités publiques, les données judiciaires viennent en seconde place et celles de santé en troisième position. Les médias ne mettent pas aussi les enfants à l’abri des regards. Aujourd’hui, la concurrence des réseaux sociaux et des influenceurs et influenceuses, la divulgation et l'atteinte à la vie privée des personnes sont devenues un problème majeur selon le Directeur de la communication en charge des relations publiques de la Commission de la protection des données (CDP). Le journaliste Adama Sow en marge d’un atelier de renforcement de capacité des journalistes en santé population et développement (AJSPD) organisé par la Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de santé (Cssdos) ; avance que le journaliste anoblit une information quand il prend le temps de la diffuser, même s'il s'agit d'une rumeur. Il précise que : « l'erreur sur l'identité de la personne peut porter atteinte à sa dignité et à son intégrité ».
Revenant sur le cas de figure où les journalistes peuvent disposer et diffuser les données personnelles, il précise que c’est seulement quand le fait relaté est incontestablement d'intérêt public.
Les domaines jugés d'intérêt public comprennent le détournement, l'utilisation abusive des deniers publics, la protection de la santé publique, la sécurité et l'environnement, la protection de la sécurité nationale, la criminalité et les comportements sociaux. Les journalistes peuvent publier habituellement des renseignements personnels lorsqu'ils servent une plus grande valeur et sont utilisés pour discuter d'un sujet d'intérêt public (les renseignements personnels publiés devraient servir un objectif important).
Plaintes et complaintes
90 à 100% des plaintes que nous recevons à la Commission de protection des données personnelles au Sénégal (Cdp) ont trait à la divulgation des données personnelles et sont traitées discrètement, dit-il.
Dans sa démarche, la Cdp veut éviter que beaucoup de dossiers atterrissent à la justice. Les cas qui concernent la presse sont transmis au Conseil pour l’observation des règles éthiques et de déontologie dans les médias (Cored) qui appelle les mis en cause pour leur demander de supprimer la photo ou retirer l’article. Il a reconnu que les confrères coopèrent. Il rappelle que chaque jour la CDP reçoit des plaintes sur la divulgation des données personnelles. Ces plaintes portent sur les erreurs relatives à l'identité de la personne, les demandes de suppression d'un article considéré diffamatoire, les divulgations et atteintes à la vie privée.
S’agissant des plaintes, en deuxième position, en dehors de la divulgation de vidéos intimes, de données personnelles, de personnes qui jugent que leur vie privée a été bafouée, le plus grand nombre de plaintes et de complaintes concerne les usurpations d'identité ou une diffusion illicite par un site, par un journal ou un organe de presse d'une photo de la mauvaise personne. « Cela porte préjudice à beaucoup de gens qui viennent porter plainte à la Cdp. Il faut que les confrères fassent attention surtout ceux qui sont chargés de faire les montages au sein des entreprises de presse notamment les infographistes. Il faut que les journalistes arrêtent d'aller sur Google et de prendre n'importe quelle photo. D'ailleurs, le monteur doit aussi faire un travail journalistique parce qu'il a la carte de presse » clame-t-il.
Ces Web Tv qui créent des problèmes aux médias traditionnels
Aujourd'hui, il y a beaucoup de sites internet qui utilisent la divulgation des données personnelles comme ligne éditoriale c'est-à-dire les nouveaux Web TV selon le Directeur de la communication chargé des relations publiques. Malheureusement, se désole-t-il, ce sont ces sites internet qui marchent beaucoup plus actuellement. Et, ces sites internet créent des problèmes à tous les médias traditionnels. Et apparemment, les Sénégalais aiment beaucoup ce qui fait le buzz. « Nous avons récemment les audios de Kouthia. Et ce sont ces sites internet qui sont les plus visités. Et la presse doit faire aujourd'hui attention. Parce que c'est un délit. C'est le concept d'intérêt public qui doit guider le journaliste ».
Un champ d’action limité
Le champ d'action de la CDP est très limité. Tant que la loi n’autorise pas à la CDP de s’autosaisir, les personnes auront l’impression qu’elle ne sert à rien. Pourtant, elle sert à beaucoup de choses et elle doit servir à protéger les Sénégalais. Mais il faut que la loi lui donne le pouvoir de protéger davantage les données personnelles, plaide, le responsable de la communication. Tout le monde est exposé. Et avec l'intelligence artificielle, ça risque de s'empirer. « Nul n'est à l'abri. Ce pays doit disposer d'un dispositif qui permet à l'autorité chargée de protéger les données personnelles des populations d’agir. Malheureusement la Cdp ne peut pas s’autosaisir. Elle a les mains et les points liés. Ça nous fait mal que des données personnelles soient dans la rue », regrette Adama Sow.
3 Commentaires
Torture Humaine à Excellec
En Juillet, 2023 (09:24 AM)Reply_author
En Juillet, 2023 (13:13 PM)Hé!
En Juillet, 2023 (13:49 PM)Que pour commenter, diffuser, éditer quelque chose, il faut des pré-requis: adresse mail vérifiable par le site, pseudonyme utilisé sur le site, vérification de l'adresse mail par l'envoi d'un mail de vérification, modération avant publication sur le site etc... C'est comme ça que ça se passe sur les sérieux sites d'infos.
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En Juillet, 2023 (18:45 PM)Participer à la Discussion