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Chaque jour, des milliers de mères et de nouveau-nés à travers le monde sont confrontés à des défis mettant leur santé en péril. Ces défis sont influencés par des facteurs complexes, sociaux, économiques et médicaux.
Le Sénégal a accéléré la réduction de la mortalité et de la morbidité maternelle et néonatale avec son Plan Stratégique Intégré de la Santé de la Reproduction, Maternelle, Néonatale, Infanto-Juvénile et des Adolescents/Jeunes (SRMNIA-N) de 2016-2020. La planification familiale y est une priorité nationale. Ce plan a été renouvelé avec un Plan d'Action National Budgétisé de troisième génération (PANB3), visant à augmenter la prévalence contraceptive à 46% d'ici 2028.
Un atelier de deux jours à Thiès, en collaboration avec la Direction de la Santé de la Mère et de l'Enfant (Dsme), réunit actuellement des membres de l'Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd) pour partager les plans SRMNIA-N et PANBPF 2024-2028 et discuter des enjeux de la SRMNIA.
Dr Mariétou Diop a mis en lumière trois retards cruciaux qui mènent à des décès : le retard pour consulter les services de santé, dû au faible pouvoir décisionnel des femmes, à la crainte de la qualité des soins, et aux barrières financières; le retard pour atteindre les structures de santé, lié à l'état des routes et à la disponibilité des ambulances; et le retard pour recevoir un traitement adéquat, causé par une organisation des services inadaptée, des plateaux techniques insuffisants et un manque de personnel qualifié.
Dr Diop a également souligné les défis à relever pour la SRMNIA-N : renforcer la carte sanitaire, assurer la fonctionnalité 24/24 des structures de soins obstétricaux et néonatals d'urgence, recruter et fidéliser du personnel qualifié surtout dans les zones difficiles ou éloignées, garantir la disponibilité des médicaments essentiels, du sang et ses dérivés, et des intrants nutritionnels, prendre en compte le changement climatique dans les politiques de santé, et lutter contre les violences basées sur le genre.
Les impacts attendus de ces efforts sont la réduction de la mortalité maternelle de 153 à 94 pour 100 000 naissances vivantes entre 2023 et 2028, la diminution de la mortalité néonatale de 23 à 15,1 pour 1000 naissances vivantes sur la même période, la baisse de la mortalité infantile de 31 à 20,4 pour 1000 naissances vivantes, la réduction de la mortalité infanto-juvénile de 40 à 29,3 pour 1000 naissances vivantes, et la diminution des mortinaissances dans les structures sanitaires de 27 à 15,33 pour 1000 naissances. Le budget total du Plan stratégique SRMNIA-N 2024-2028 est estimé à plus de 354 milliards de FCFA.
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