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Malgré les efforts considérables qui se font au niveau de la vaccination chez les enfants, les infections respiratoires constituent encore une cause de décès. Aux causes infectieuses, s’ajoutent les pathologies chroniques qui sont responsables d’une forte morbidité et entraînent le décès de bon nombre d’enfants.
En effet, la pollution de l’environnement joue un rôle capital dans l’apparition, mais aussi dans le maintien de ces pathologies respiratoires. Du moins, selon la professeure Ndèye Ramatoulaye Diagne Guèye, pédiatre et chef du service de pédiatrie de l’hôpital pour enfants de Diamniadio, par ailleurs présidente de la Société sénégalaise de pédiatrie.
«Les maladies respiratoires et environnement» a été le thème débattu dans le cadre du 9e Congrès de la Société sénégalaise de pédiatrie (SOSEPED) qui se tient depuis jeudi à Dakar. Il faut noter que 9/10 respirent un air pollué et parfois avec un seuil supérieur aux normes éditées. La dégradation de l’environnement continue inévitablement avec des maigres moyens pour y faire face, selon toujours la présidente de la SOSEPED. «Il y a un lien réel entre la santé des enfants et l’environnement. Il faut donc identifier les leviers sur lesquels il faudra s’appuyer pour améliorer la prise en charge de ces pathologies et de formuler des recommandations à l’endroit des autorités en charge de la santé concernant la gestion de la pollution de l’environnement», dit-elle.
En effet, l’Organisation mondiale de la santé explique que plus de 7 millions de personnes décèdent prématurément de ces difficultés liées à l’environnement. C’est pour cette raison que le thème a été choisi. Elle précise qu’il y a aussi des sous-thèmes qui feront l'objet de débat. Il s’agit de la cardiologie, mais aussi de la drépanocytose. La professeure Guèye note que le fait de vivre dans une atmosphère polluée, mais aussi la pollution de l’eau entraînent une morbidité chez les enfants. «La pneumonie est la deuxième cause de décès chez les enfants de 0 à 5 ans, après la prématurité. Chaque année, plus de 150 millions de cas de pneumonie sont rapportés dans le monde, dont 10 % de cas graves. En 2022, cette pathologie a entraîné 740 000 décès.
Au Sénégal, on parle de plus de 131 000 cas en 2017, dont 3 000 décès. Cette mortalité est liée à la pollution, puisqu’il existe d’importants progrès réalisés au niveau de la prise en charge périphérique sur l’ensemble de la pyramide sanitaire en partant du niveau communautaire au niveau plus haut de référence. Cela avec la vaccination, mais aussi la mise à disposition d’antibiotiques efficaces, la prise en charge intégrée des enfants, l’amélioration et l’introduction du Zen-Expert et le renforcement de capacités du personnel de santé et l’amélioration de la prise en charge avec des protocoles de soins de ces pathologies respiratoires de façon générale» explique la spécialiste.
A l’en croire, il faut donc voir l’aspect global lié à la pollution avec laquelle nous vivons. «Je travaille, par exemple, à l’hôpital de Diamniadio et on sait que les activités qui se font là-bas sont trop polluantes et la plupart des enfants qui viennent en consultation sont asthmatiques».
Elle ajoute qu’il faut travailler à vivre dans un environnement sain et les décideurs ont un rôle à jouer en évitant les pollutions émanant des entreprises et autres. Les parents aussi ont un rôle à jouer dans la prévention, en essayant de ne pas polluer avec les fumées domestiques.
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