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À partir de lundi 3 août 2020, le port du masque est obligatoire dans les rues de 69 communes mayennaises. Mais selon l’épidémiologiste Martin Blachier, c’est essentiellement dans les lieux fermés que cette protection s’avère utile.
À partir de ce lundi 3 août, le port du masque devient obligatoire dans soixante-neuf communes de la Mayenne pour les personnes de 11 ans et plus : celles de l’agglomération lavalloise, des communautés de communes du pays de Château-Gontier et de l’Ernée, ainsi que dans les communes de Mayenne, Évron, Craon et Rezé. Cette obligation concerne l’ensemble des espaces publics clos et ouverts (voirie, espaces publics de plein air…).
Avec cette mesure, le préfet Jean-Francis Treffel espère ainsi endiguer la circulation active du virus dans le département. Le préfet du Nord a, lui aussi, annoncé que le port du masque sera obligatoire dans un certain nombre de zones extérieures de la métropole de Lille. À Perros-Guirec (Côtes-d’Armor), plusieurs zones sont également concernées. Au niveau municipal, Biarritz, Bayonne, Saint-Malo et Orléans notamment avaient imposé jeudi 30 juillet le port du masque en extérieur, dans leur centre ou les marchés.
Risque d’infection vingt fois plus important en intérieur
Pour autant, le port du masque en pleine rue est-il vraiment protecteur ? C’est un principe de précaution avant tout. Mais le Covid-19 est plutôt une maladie d’intérieur , observe Martin Blachier, médecin en santé publique, épidémiologiste et fondateur de la société Public Health Expertise.
Ce spécialiste fonde son propos sur de récentes études chinoises et japonaises qui ont analysé plusieurs centaines de clusters. Il apparaît que le risque d’être contaminé est vingt fois plus important en intérieur qu’à l’extérieur .
Un tel écart s’explique notamment par la théorie de l’aérosolisation. Autrement dit, le virus Sars-Cov-2 se transmettrait aussi via de fines gouttelettes en suspension dans l’air, expirées par les malades (les aérosols). Et pas uniquement par les postillons. Or, à l’intérieur d’un bâtiment, la concentration infectieuse peut vite devenir conséquente, alors qu’à l’extérieur, il est impossible d’atteindre de telles concentrations » , estime Martin Blachier.
Et dans les entreprises ?
Pour cet épidémiologiste, c’est donc avant tout dans les lieux clos qu’il faut s’astreindre à porter un masque en permanence. Ce n’est pas simplement efficace. C’est extrêmement efficace. On en a de multiples exemples. Deux coiffeurs américains qui étaient contaminés ont continué à travailler en portant un masque. Ils n’ont transmis le virus ni au reste du personnel ni aux clients.
Selon lui, en septembre, lorsque tous les salariés auront repris le travail, l’enjeu sera de taille pour les entreprises. Le masque va-t-il devenir obligatoire dans les bureaux ? De manière préventive, le gouvernement a recommandé aux entreprises de constituer des stocks de masques pour dix semaines…
En attendant, par l’intermédiaire de la Direction générale de la santé (DGS), il préconise aussi le port du masque à l’extérieur : En cas de risque de rupture des mesures de distanciation physique (un mètre) et en particulier lors de rassemblements avec une forte densité de personnes, le port du masque grand public, de préférence en tissu réutilisable, couvrant le nez et la bouche, et répondant aux spécifications de la norme Afnor S76-001, permet de diminuer la probabilité de transmission.
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