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Sur Internet tout se vend. La preuve, des hommes d’affaires américains ont imaginé céder pour 150 000 dollars (118 000 euros) le nom de domaine Ebola.com. Spéculant sur le fait que la maladie puisse toucher des milliers et des milliers de personnes, ce qui est en train de se réaliser, Blue String Ventures espère bien en retirer des bénéfices en même temps qu’elle se défend de tout cynisme.
Ebola.com est ce qu’on appelle un nom de domaine sur Internet. C’est ainsi que sont désignés les intitulés des sites. Fin 2013, on en dénombrait déjà 271 millions dans le monde et on comprend ainsi qu’il soit de plus en plus ardu d’en créer sans tomber sur un terme déjà utilisé. Et de surcroît, plus un nom de domaine est ancien, plus il a de valeur.
Les petits malins qui ont mis en vente Ebola.com sont en train d’essayer de transformer en bons dollars la dénomination qu’ils avaient acquise en 2008 pour un peu plus de 10 000 euros. S’ils réussissent leur pari, ils pourront se vanter d’avoir récupéré plus de dix fois leur mise. Une belle affaire même si on peut penser que la morale n'en sort pas sauve.
Coquille vide
Pour Chris Hood cofondateur de Blue String Ventures, ce n’est pas le sujet. Pourtant, les critiques ne cessent de pleuvoir depuis qu’il a lancé son opération de mise en vente. On lui reproche généralement de se faire de l’argent sur le dos des quelque 5 000 morts qui endeuillent le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée.
Blue String Ventures ne fait rien de mal, « nous ne bloquons pas l'accès à l'information, nous ne facilitons aucune contamination et nous n'empêchons pas l'accès à un traitement », explique Chris Hood. Nous ne sommes que des investisseurs et nous nous contentons de promouvoir l’image de marque de sociétés qui font appel à nos services, poursuit-il.
Ainsi, selon le PDG de la société, Jon Schultz, l’idéal serait par exemple qu’un laboratoire qui dispose d’un traitement contre Ebola ou d’un vaccin achète ce nom de domaine et le site que nous avons créé. Pour le moment, celui-ci n’est qu’une coquille vide. On y trouve quelques informations sur le virus Ebola et un lien vers Médecins sans frontières ainsi que quelques publicités.
Sans état d’âme
C’est la même chose pour tous les sites que Blue String Ventures détient. A y regarder d’un peu près on s’aperçoit vite que l’entreprise se fait une spécialité de tout ce qui peut faire peur. Sur leur catalogue, Fukushima.com, Chikungunya.com, H1N1.com, BirdFlu.com s’alignent comme autant de menaces qui guettent l’espèce humaine. Et évidemment plus le fléau enregistré frappe fort, plus sa valorisation grimpe en flèche chez Blue String Ventures.
En tout, la société basée à Las Vegas revendique des milliers d’intitulés de sites internet tous azimuts. Si Ebola.com pouvait lui permettre d’encaisser 150 000 dollars, ce serait un résultat finalement bien modeste à côté de celui obtenu par Wiskhy.com qui s’est vendu 3 millions de dollars.
Que ce soit des noms de microbes, de maladies, de catastrophes ou encore de politiques ou de services financiers, tout se vend sur Internet, à condition d’être le premier. Blue String Ventures en fait la démonstration : en dix ans d’activité, son PDG assure avoir empoché des millions de dollars et cela, sans état d’âme.
1 Commentaires
Eazy
En Octobre, 2014 (20:46 PM)Participer à la Discussion